Je dédie ce petit article à Carine Hahn, psychanalyste, coach et écrivaine, qui n’a pas du tout écrit son ouvrage selon le déroulé que je présente ci-dessous…
Découvrir le fruit de son propre travail chez le libraire, voir une pile de livres avec son propre nom dessus, les “masses” d’argent qui affluent … On dirait un rêve, et c’en est un. S’enrichir par l’écriture ne concerne que des « happy few », mais bien sûr c’est très sympa d’aboutir et de voir son propre livre édité …
Quel sujet choisir ?
Chacun d’entre nous a probablement dans un coin de son jardin secret l’idée d’écrire, un jour, et sait peut-être même exactement à quel propos. Ou alors, quelqu’un à qui on a raconté sa propre histoire a dit : « wouah tu devrais en faire un livre ». On peut écrire son autobiographie, donc sa propre histoire de vie, ou alors une fiction, quelque chose qui ne s’est donc pas tout à fait déroulé tel que c’est présenté dans l’ouvrage. Peut être trouve-t-on l’inspiration par une personne qui raconte quelque chose d’extraordinaire, ou bien l’idée nait-elle alors que l’on a déjà commencé à écrire. Au final, le livre commence avec l’idée d’un sujet à développer ou avec une histoire (vraie ou imaginaire) à partager.
Comment commencer
Généralement on commence directement par l’histoire elle-même. La mise en forme, le plan, l’avant-propos et la quatrième de couverture sont laissés de côté pour plus tard. Même s’il est intéressant de prévoir à l’avance le nombre de lignes par page afin d’avoir une idée du nombre de pages déjà écrites. De la même façon, on peut déjà prévoir les différentes têtes de chapitres et globalement leur contenu et les numéroter pour plus de clarté. Le plus important est maintenant de coucher l’histoire sur papier sans trop se préoccuper des éventuelles fautes. On reviendra également sur le style et la question de la cosmétique viendra dans un deuxième temps, étant entendu que le résultat devra être parfait. Il est impératif de prévoir au quotidien une bonne plage horaire consacrée à l’écriture afin de se maintenir « dans l’histoire » et éviter le risque de ne jamais aboutir.
Mettre de l’émotion dans le récit!
Ecrire c’est surtout une question de ressenti ; il s’agit de faire passer des émotions sur le papier, afin que le lecteur puisse vivre cette même émotion. Suspense, passion, joie, et toute autre forme d’émotion ne semblera juste que parce que l’on l’a soi-même éprouvée. Sans émotion, un livre devient une série de faits tous secs, de mots inhabités, de situations désincarnées ce qui n’intéresse pas grand monde. Pour écrire avec son cœur, il faut avoir du cran, parce que l’on se dénude en quelque sorte. Heureusement, le lecteur ne sait pas qui l’on est et comment l’on est au moment où l’on ressent cette émotion que l’on a voulu apprivoiser en allant la coucher sur papier.
Lorsque finalement toute l’histoire est écrite, il faut s’occuper de tout ce qui va avec la publication d’un opus. Il faut écrire la quatrième de couverture, qui est un petit résumé du récit, un avant-propos, un sommaire, et bien entendu trouver un titre. Il faut ensuite chercher la photo ou l’illustration qui semble pertinente par rapport au sujet et au propos du livre : un dessin, une photo, une illustration, de belles couleurs …. C’est alors que le manuscrit est prêt.
Trouver un éditeur
Pour publier un livre on peut procéder de plusieurs façons. Envoyer le manuscrit à des éditeurs connus et espérer qu’ils apprécieront suffisamment le livre pour avoir envie de prendre le risque de le diffuser. Une grosse maison d’édition prévoira un tirage important et une bonne diffusion en magasin. Si cette stratégie ne marche pas, il existe des maisons d’éditions qui accepteront l’opus mais avec un tirage plus confidentiel. Il s’agit d’impressions à la commande bien souvent, et donc c’est seulement lorsqu’un point de vente ou un individu commande l’ouvrage qu’il sera imprimé. Si cette méthode échoue également, il reste la publication à compte d’auteur … Sur ses fonds propres.
Les gains
Voir son livre édité et en avoir le premier exemplaire en mains est un moment extraordinaire. Mission accomplie ! Le contrat prévoit le pourcentage que perçoit l’auteur par livre vendu. Généralement c’est 10% du prix de vente. Un livre vendu 15 euros rapporte donc 1,5 euro à son auteur sous formes de royalties. Il faudra donc vendre bien des livres pour en retirer un revenu raisonnable et souvent cela ne fait pas vivre l’auteur. Pourtant il existe peu de choses qui puissent apporter autant de satisfaction et de sentiment de fierté que d’écrire son propre livre …
Et Carine, dans tout ça, me direz-vous ? Carine avait déjà écrit plusieurs ouvrages restés confidentiels ; alors elle a écrit une dizaine de pages à la demande d’un ami bien introduit dans l’édition. Ces pages constituaient un focus sur une partie de ce qu’elle prévoyait d’écrire sous forme d’un récit-témoignage de 200 pages environ. Son interlocuteur a été enthousiasmé, a mis Carine en relation avec l’éditeur et les choses se sont faites. Comme une grande, Carine a touché une avance sur recettes !
A ceux à qui je ne l’ai pas encore dit, son ouvrage est pour moi d’utilité publique. Lisez-le !
Le saviez-vous ?
A titre posthume un manuscrit peut valoir beaucoup d’argent !
– Le manuscrit de Voyage au bout de la nuit de Céline
(Piasa, Paris, 15 mai 2001) : 2 170 000 €
– Une lettre autographe signée d’Abraham Lincoln
(Sotheby’s New York, 3 avril 2008) : 2 700 000 €
– Le manuscrit de Kerouac Sur la route acquis par Jim Irsay, le propriétaire d’une équipe de football américain, les Colts d’Indianapolis
(Christie’s, New York 23 mai 2001) : 3 600 000 €
– Exceptionnel ensemble des manuscrits autographes du Manifeste du surréalisme et de Poisson soluble accompagnés de sept cahiers d’écriture automatique d’André Breton
(Sotheby’s Paris, 21 mai 2008) : 3 600 000 €
– Un ensemble de manuscrits de Casanova acquis récemment par la BnF : 7 000 000 €
– Une rare copie de la Grande Charte ou Magna Carta, document juridique anglais du XIIIe siècle limitant les pouvoirs de la royauté
(Sotheby’s New York, 17 décembre 2007) : 21 300 000 $ – 15 000 000 €
– Le Codex de Léonard de Vinci, appelé Codex Hammer, acquis par Bill Gates en octobre 1994 chez Christie’s : 30 000 000 $
Source :
http://www.aristophil.com/vendre-ou-faire-expertiser/evolution-des-valeurs/