J’ai le privilège d’intervenir auprès de préventeurs et de responsables de la sécurité et santé au travail au sein de la fonction publique territoriale.
Une difficulté majeure à laquelle ces gens de bonne foi, qui font l’effort de se former alors qu’ils sont très pris professionnellement, désireux de faire quelque chose pour les situations compliquées de leurs collègues, réside dans le fait que la souffrance au travail est souvent traitée sinon par le mépris du moins par le déni de la hiérarchie ou de certains Elus. Résultat, tous préventeurs qu’ils sont, ils ne peuvent malheureusement pas aller très loin dans leurs efforts d’améliorer une situation, qu’elle soit : à risque, dégradée, dramatique, irréversible …
Pour prévenir les RPS et la souffrance au travail, l’usure professionnelle, il faut que cela vienne « d’en haut ». Ce n’est pas toujours le cas dans le privé, je me rends compte que dans le public, au motif que les personnes ont la sécurité de l’emploi tout peut être permis.
Non, je ne suis pas d’accord. Le service public est porteur de valeurs, du service à autrui, d’une certaine solidarité, et il n’est pas possible d’accepter que ces personnes puissent souffrir, tomber en dépression, mourir de leur travail.
Il y a probablement un manque de formation : chez les dirigeants, chez les hiérarchiques, les managers. Mais il n’est plus possible d’ignorer cette réalité : la prétendue sécurité de l’emploi se paie fort cher …