Nouveau job : Première journée chez un nouvel employeur. Les pièges.

Ca y est, c’est votre premier jour. Il ne s’agit pas, maintenant que vous avez passé tous les entretiens, réussi les tests, signé votre contrat, de rater votre entrée en scène. Les premiers jours, il s’agit de comprendre un certain nombre de règles tacites qu’il vous appartient de respecter pour éviter de faire mauvaise impression. Présentez-vous de façon simple et consensuelle et ne prétendez pas tout savoir. Gardez en tête les principaux écueils ; être en stress est normal. Partez du principe que vos nouveaux collègues sont bien contents de bénéficer avec votre arrivée d’ une ressource supplémentaire.

A quoi devez-vous être attentif la première semaine

Le démarrage est important car vous allez donner votre première impression à vos collègues et vos managers. Il est normal que chacun, surtout le premier jour, soit tendu, d’autant plus que personne ne sait vraiment qui il a en face de lui. Avez-vous les épaules, comprendrez-vous ce qui va vous être expliqué ? Il est certain que vos futurs collègues savent qu’une nouvelle recrue est un peu perdue au début et qu’ils se préparent à devoir expliquer certaines choses plusieurs fois.

Faites-vous discret les premiers jours

Ca a l’air tout bête. Et pourtant. La plus grosse erreur dans dans une prise de poste, c’est de faire , dès les premiers jours, des commentaires et des critiques sur la façon de travailler et les pratiques de l’organisation. Restez discret, posez autant de questions que vous le souhaitez, mais contentez-vous de prendre acte. Même si une partie de votre poste comprend la mise en place de process, mieux vaut ne pas vous prononcer au début. Vous avez beau savoir que vous procéderiez autrement, une attitude critique serait arrogante, il y a très certainement du sens, de très bonnes raisons pour que l’organisation ait une configuration qui ne vous paraît pas adaptée, mais au début vous ne connnaissez pas toute l’histoire. seul se taire est pertinent.

Pourquoi vous avez eu ce poste ?

Vous découvrez probablement  la raison pour laquelle avez été retenu pour le job, mais vous pouvez aussi chercher à savoir pourquoi vous avez été choisi ; profitez-en pour vous renseigner : pourquoi ce poste était-il à pourvoir ? S’agit-il d’une création oubien remplacez-vous quelqu’un qui a été promu, ou qui est parti ? Quels étaient les points forts et les résultats de la personne qui occupait le poste avant vous et que votre management souhaiterait voir perdurer dans cette fonction ?

Intéressez-vous à l’organisation

Vous souhaitez en connaître autant que possible sur vos nouvelles fonctions et sur vos collègues ; pensez également à vous informer sur l’histoire de l’entreprise, sa création, ses créateurs, ses administrateurs, ses réorganisations éventuelles en cours de route. Quel est son marché, quelle est la cible, quels sont ses points forts pour servir cette cible. Quels sont ses projets moyen et long terme : croissance, consolidation, fusion avec une autre entreprise ? Il va de soi que vous n’aurez pas les réponses dès les premiers jours mais restez à l’écoute, soyez attentif aux signaux faibles.

Prenez des notes et relisez-les

Simple question de respect, si quelqu’un vous explique quelque chose, prenez des notes, ce qui aura aussi pour avantage de vous éviter de reposer la question ultérieurement. Au lieu de papier, utilisez votre smartphone en ayant pris soin de préciser que vous prenez des notes, histoire de ne pas passer pour quelqu’un de mal poli. Relisez ce que vous avez écrit au cours de  la journée pendant votre temps de transport par exemple pour pouvoir le lendemain vous faire re-préciser quelque chose qui vous aurait échapopé.

Les horaires

L’heure à laquelle vous arrivez et partez sera observée non seulement par votre manager mais par vos collègues également. Arrivez à l’heure et ne laissez pas tout tomber dès que votre journée est terminée car si vous le faites dès votre arrivée, votre entourage professionnel se dira qu’une fois bien installé dans votre nouveau poste ce comportement ne pourra qu’empirer. L’humain est ainsi fait.

Tenue vestimentaire

Respectez le dress code de votre entreprise, présentez-vous de façon soignée, d’autant plus si votre fonction est en rapport avec l’image de l’entreprise. Si tout le monde porte une cravate, alors adoptez la cravate même si vous détestez cela.

Smartphone

Il est de plus en plus courant d’utiliser, pour des conversations professionnelles, un téléphone portable et non plus un fixe. Ceci n’est pas une raison pour utiliser votre smartphone pour des conversations privées pendant les heures de travail. Laissez votre téléphone personnel dans votre sac ou votre poche et désactivez les sonneries et vibrations de vos nombreuses applications.

Ordinateur et internet

Ne surfez pas sur internet, même si vous avez quelques minutes de pause. Plongez-vous plutôt dans des dossiers ou de la littérature professionnels ; vous en avez de toutes façons bien besoin au début.

Parler des anciens collègues et de votre précédente entreprise

Il est possible que vos collègues ou votre manager vous demande, naturellement, d’où vous venez et ce que vous y avez fait. Quel que soit le contexte de votre départ, restez discret et si les questions se font plus précises, débrouillez vous pour toujours donner une image irréprochable de votre précédente organisation.

Dans le même ordre d’idées, si quelqu’un vous parle de façon négative d’un collègue actuel, coupez court. Restez réservé, vous connaissez à peine vos nouveaux collègues de toutes manières ; vous n’avez pas d’avis.

Vous vous posez en concurrent vis à vis d’un collègue

Essayez l’air de rien de comprendre si l’un de vos collègues avait des vues sur le poste que vous avez obtenu. Vous pouvez aussi vour renseigner entre quatre yeux auprès de votre manager, dans le cas où vous pressentez qu’il se passe quelque chose de cet ordre. Il vaut mieux que vous le sachiez. Il s’agit, avec ce genre de collègue, de vous montrer aimable et plein de tact, et sûrement pas de vous sentir coupable.

Ne vous positionnez pas en concurrent d’un manager plus jeune que vous

S’il y a une  (importante) différence d’âge avec un manager et si vous avez plus d’expérience que lui, ne lui laissez pas croire que vous savez mieux que lui. Montrez lui qu’il ou elle n’a pas se sentir menacé par votre expérience car cette expérience servira à le/la soutenir, et donc votre manager pourra compter sur vous. Reconnaissez votre manager indépendamment de son âge, il ou elle appréciera.

Je vous souhaite une pleine réussite pour les 255 années à venir.

Les vacances ont été inventées pour ne pas travailler …

‘Mon manager part du principe qu’il doit pouvoir nous joindre pendant les vacances et que nous trouvions cela logique.’

Cette avocate de 27 ans employée d’un gros cabinet a passé une partie de ses vacances dans une chambre d’hôtel à téléphoner à son client. « Le dernier soir, les gens avec qui j’étais en vacances m’attendaient dans le lobby, nous devions aller dîner tous ensemble, je ne pouvais pas raccrocher, j’avais promis à mon manager de vérifier rapidement quelques dossiers qu’elle m’avait envoyés par mail et de rappeler le client. Je dois dire que ceci n’a pas vraiment contribué au succès de mes vacances ».

Elle n’est pas la seule. D’après un institut d’études néerlandais, Multiscope, qui a étudié les habitudes estivales d’un millier de salariés, il apparaît que même en vacances il soit difficile de lâcher son smartphone, 40% des personnes interrogées utilisent Whatsapp au quotidien et un tiers dit continuer normalement à travailler pendant son congé. Lire et répondre aux mails figure dans le Top trois des activités estivales, précédent en deux et en trois les coups de fil aux collègues à propos du travail et les contacts clients.

A quoi ceci est-il du ? Les vacances, c’est justement une période destinée à ne pas travailler n’est-ce pas ? Il est difficile de résister, on a toujours son téléphone sur soi, il y a du Wifi quasiment partout, cela fait bien longtemps qu’on n’a plus besoin de trouver un cybercafé  pour vérifier ses mails. Essayez donc de trouver une destination de vacances où il n’y a pas d’internet !

Cela suppose donc une grande dose de discipline pour ne pas aller voir de temps en temps ce qui se passe au bureau sur son smartphone, par mail interposé. Et puis inconsciemment sans doute, la peur de perdre son emploi, de se voir reprocher une démotivation, n’est jamais très loin … Il n’est pas rare d’entendre un collaborateur dire « si je ne montre pas que je fais mon maximum, la sortie ne sera pas loin« . Sans oublier que les personnes en CDD ne veulent pas risquer de perdre une possibilité d’obtenir un CDI en coupant temporairement avec les affaires courantes.

Se rendre joignable en permanence entraine une surenchère dans les attentes des employeurs et des collaborateurs : même s’il n’est pas dit implicitement que l’on est tenu de se ployer à cette règle non édictée, la possibilité d’un contact « juste au cas où » existe. Ce n’est pas dit, mais chacun part du principe qu’il peut être joint à tout moment.

« Ca me rappelle quelque chose », dit Laura, 28 ans. Employée dans une ONG, elle déclare qu’avant de partir en vacances l’an dernier, les collègues lui suggérèrent de se reposer et d’oublier les emails. Cela n’a pas une multitude de mails s’afficher durant son congé et Laura n’a pas pu faire autrement que d’y répondre. Elle partait en vacances à un moment où il l’ambiance était quelque peu chaotique dans l’entreprise. « Je me sentais coupable de ne pas réagir aux mails et aux appels et je pensais que je pouvais, en consultant mes mails, soulager les collaborateurs toujours en poste ».

Un manager, un employeur est-il fondé à exiger des collaborateurs d’être joignables pendant leurs vacances ? Il n’existe pourtant pas de règle officielle dans ce sens et surtout au nom du droit à la déconnexion, les managers ne doivent pas en principe s’attendre à ce que leurs collaborateurs soient joignables pendant leurs vacances ni surtout soient réactifs. Chacun a droit à se reposer.

D’après une chercheuse universitaire spécialiste dans la psychologie des organisations  de l’université Radboud de Nijmegue (Pays-Bas) les impacts des vacances sur ceux qui ont décroché dès le début de leur congé a permis qu’ils se sentent plus détendus et leur niveau de santé et de bien-être est à son pic au huitième jour de vacances.

En résumé : « même une fois que l’email est envoyé ou que vous avez mis fin à la communication téléphonique, il reste des questions inconsciemment qui continuent à tourner dans les têtes« . C’est dommageable car cela empêche une bonne coupure avec le quotidien professionnel. Les vacances de cette façon ne permettront de récupérer que partiellement d’une fatigue accumulée.  On ne se repose pas suffisamment, ce qui est potentiellement dangereux ; lorsque l’on part déjà plus ou moins fatigué en vacances et qu’ensuite on reste joignable pour un hiérarchique, un manager, des collègues, il n’est pas impossible d’en arriver à une forme de surmenage du fait de n’avoir pas vraiment dételé.

Le fabriquant Daimler Benz (284.015 collaborateurs) a imaginé il y a deux ans une solution pour cesser le flux des mails professionnels: « mail en vacances ». Ce programme efface automatiquement tout email que le collaborateur en congés tenterait de lire à distance.

L’auteur du mail reçoit une information d’absence et la possibilité de contacter le collaborateur. Ce collaborateur, décide d’utiliser ou non cette procédure qui se veut protectrice. Le nombre de collaborateurs sur les 170 454 qui activent ce programme pendant leurs vacances n’est pas connu de Daimler.

Pour ceux qui ne travaillent pas chez Daimler, une posture raisonnable serait de : garder les choses en main : faire en sorte que le travail, les projets à enjeu, dans la mesure du possible, soient bouclés avant votre départ en vacances. Mettez-vous clairement d’accord au bureau en fixant les cas dans lesquels vous êtes joignable. Qui vous remplace ? Qu’attend votre manager de vous durant cette période d’absence ? Posez des règles, ensemble avec votre hiérarchique, et obtenez son accord. Tout se passera au mieux.

Bien sûr, que vous soyez en congé ou non, un certain nombre de problèmes du bureau se produiront. Finalement personne n’est vraiment indispensable, et regarder une fois de temps en temps ses mails est un bon moyen de se rassurer. Simplement parce que cela permet de constater qu’en votre absence, les dossiers continuent à avancer.

Ou alors adaptez votre lieu de vacances. La jeune avocate du début l’a fait : « cette année je suis partie à Los Angeles. A cause de la différence de fuseaux horaires, je n’étais d’aucune utilité pour mon manager. Super vacances ».

Photo Chris Le Grix, juillet 2019

Check list avant votre départ

Sachez qui fera votre back-up

Ill faut savoir qui reprend vos tâches. Il vous faut organiser un réseau autour de votre remplaçant-e de collaborateurs pouvant répondre aux questions et prendre en charge les difficultés toujours possibles.

Sachez ce que l’on attend de vous

Demandez un entretien avec votre manager, pour éviter les mauvaises surprise, l’intérêt sera de discutter des attentes. Réfléchissez-y de votre côté : Est-il indispensable que vous gériez vos mails à distance oubien votre remplaçant-e pourra-t’il-elle le faire ?

Soignez votre message d’absence

Indiquez dans le message les coordonnées du ou de la collègue qui pourra aider votre interlocuteur. Veillez à ce que ses coordonnées soient détaillées et exactes. Ajoutez un jour ou deux à la date annoncée de votre retour pour vous laisser le temps de lire tous les mails que vous aurez laissés en suspens.

Vous comptez quand même travailler ?

Ne vous interdisez pas d’envoyer un mail de temps en temps, faites-le à des heures fixes. Le matin, pas plus d’une heure au total. Ou  à deux jours par semaine fixes. Cela aussi peut se définir ensemble avec les collègues qui restent.

Source : https://www.nrc.nl


Crédit Chris Le Grix

 

 

Travailler alors que l’on vient de subir une immense perte, comment faire ?

Un soir à Anos – Photographe Pascal Thénault

 

Apprendre à vivre avec son chagrin demande un immense effort. Alors que tout continue, votre propre monde s’arrête. Vraissemblablement vous souhaitez vous efforcer à fonctionner le plus normalement possible mais vous vous rendez rapidement compte que vous mobilisez bien plus de concentration et d’énergie  pour arriver à un résultat et que rien n’est plus du tout « normal ». Cela vient du fait que votre cerveau ne dispose que d’une capacité limitée à encaisser quand il s’agit d’émotions. Par conséquent, vous êtes bien plus rapidement fatigué, irrité et déconcentré qu’en temps normal.

 

Nous sommes tous différents face au chagrin. Vous avez celui qui en parle beaucoup, alors qu’un autre n’en dit rien et s’isole un peu. Un autre encore va complètement s’écrouler. Un autre  va  s’étourdir dans le travail. Quelle est la meilleure façon de vivre avec son chagrin ? Y en a-t’une seulement ? Et comment aborder le travail quand on a autant de peine ? Voici quelques pistes.

1/ Ne vous mettez pas en arrêt maladie

On a beau devoir faire son deuil on n’est pas malade pour autant. Si vous avez tout de même besoin d’un moment de répit, voyez avec votre manager si vous pouvez prendre des vacances sans solde ou exceptionnelles. Ceci pour vous donner le temps de vous reprendre après ce qui vient de vous arriver.

Et ensuite ?

2/ N’attendez pas d’être redevenu « comme avant » pour repartir au travail

En effet ça peut durer longtemps. Il vaut mieux là aussi en parler ouvertement avec votre manager et très vite après l’événement. Examinez ensemble ce qui est réaliste de prévoir, ce que l’un peut attendre de l’autre. Quand reprendre le travail. Et que veut dire pour chacune des parties le mot « travail » en ce moment particulier ?  Est-ce être présent ou est-ce être productif ? Dans quelle mesure ?  Avez-vous la possibilité de réduire un peu la charge de travail ? Si oui, pendant combien de temps ? Et en termes de soutien et de compréhension de la part de votre manager, où est le curseur ? Soyez ouvert sur cette question afin d’éviter tout malentendu. C’est sans doute plus efficace.

3/ Le travail comme ressource

Même si au début votre tête est complètement ailleurs, vous allez vous rendre compte que votre travail peut vous offrir bien des choses. Par exemple de la structure, de la distraction et une forme de sécurité. Et si vous osez le demander, au travail vous trouverez de l’empathie et du soutien.

 

4/ N’écoutez pas uniquement le critique mais aussi le conseiller qui est dans votre coeur

Nous sommes nombreux à être durs avec nous mêmes en période de vulnérabilité (chagrin, colère, déception). Alors nous nous disons « ne fais pas l’enfant » ou « y’a des choses plus graves ». Tout se passe comme s’il y avait deux facettes en nous qui s’opposaient : un « moi » vulnérable  (le critique interne) dont le rôle est de vous protéger contre des critiques extérieures possibles. En vous infligeant constamment des reproches, ceux des autres vous toucheront moins. Avoir un critique interne fort vous évite d’avoir des ennemis à combattre. En plus du reste.

Vous pouvez aussi faire le choix de vous regarder avec l’oeil  du conseiller extérieur, celui qui est aimable, respectueux et bienveillant envers vous, en vous inspirant de l’exemple d’une mère, d’un père … Si vous avez cette capacité, vous vous rendrez compte que vous pourrez vous autoriser davantage d’émotions et mieux vous consoler vous-même.

5/ Soyez prudent sur avec qui et quand vous souhaitez partager votre peine

Bien des personnes n’osent pas partager leur chagrin. Et encore moins au travail. Certaines en revanche se sentent obligées de tout déverser alors que leurs collègues demandent simplement poliment comment ça va. Quel que soit votre cas vous serez malheureux. Dans la première situation vous vous sentirez isolé même avec une vie sociale intense. Cela vient du fait que les contacts que vous nouez restent superficiels. En ne partageant pas votre peine et votre chagrin, vous perdez l’occasion d’établir un lien plus étroit avec quelqu’un à qui vous pourriez confier vos difficultés. Votre « moi » vulnérable reste seul. Si vous vous reconnaissez dans ce comportement, essayez de vous ouvrir un peu plus aux autres. Même si cela ne vous est pas naturel, même si cela vous semble angoissant, vous verrez que le souhtien d’un autre vous fera du bien dans la mesure où vous vous autorisez à le recevoir.

Une deuxième catégorie de personnes court le risque de s’épuiser. Ces individus n’arrivent pas à détourner leur chagrin au travail parce qu’ils passent plus de temps à parler avec des collègues bien intentionnés sur leur perte qu’ils ne le veulent en réalité. Ils se sentent obligés de répondre aux sollicitations bienveillantes et pensent manquer de reconnaissance quand à un moment donné ils souhaiteraient ne pas en parler mais ayant donné des habitudes ils se prêtent au jeu et s’épuisent en répondant  désormais un peu à contre-coeur à ces personnes bienveillantes a priori.

Si vous vous reconnaissez dans ce type de situation, osez poser des limites vis à vis de votre environnement et vous constaterez que vos collègues ne vous en voudront pas du tout contrairement à ce que vous craignez. Cela vous donne un peu d’espace pour recharger vos batteries.

 

D’après Petra van Reek

ttp://www.ikwerkcoaching.nl/professional/blog/Effectief-samenwerken/Werken-terwijl-je-rouwt-om-een-groot-verlies-hoe-doe-je-dat

L’angoisse de partir travailler

blog-2Photo Patrick Drouin

Pour quiconque a une raison légitime d’avoir peur d’aller travailler il est difficile de persuader autrui que ce dont il souffre peut être objectivé par un diagnostic clinique. La phobie du travail existe et est reconnue par la science.

Un article de 2009 paru dans Psychology, Health and Medicine démontre qu’une telle peur existe. La phobie du travail est définie comme « une angoisse phobique associée à des symptômes de crise de panique qui se déclenchent quand la personne se rend sur son lieu de travail ou simplement y pense ».

Après quelques sondages au sein de mon réseau d’amis et collègues, je suis arrivée à la conclusion que presque tout le monde souffre plus ou moins de cette affection. Mais bien entendu, quitter son domicile en se disant « fait suer » ne justifie pas en soi de se dire phobique du travail.

La phobie du travail se décline par toute une série de symptômes qui se déclenchent par toute une série de stimuli. Un article du Journal of Anxiety Disorders de 2007, distingue six formes de phobies au travail.

« Crise de panique liée au travail »
Rien que de penser que je dois partir travailler va me déclencher une crise cardiaque.

« Phobie du travail situationnelle »
Savoir que mon manager m’envoie présenter 100 slides devant une grande assemblée va me déclencher une crise cardiaque.

« Phobie aléatoire du travail »
Tout un tas d’aspects de mon travail me laissent penser que je vais faire une crise cardiaque.

« Phobie ciblée du travail »
Certains aspects spécifiques de mon travail me laissent penser que je vais droit à la crise cardiaque.

« Angoisse générale liée au travail »
Je sens que je fais une crise cardiaque au travail sans savoir pourquoi.

« Stress post-traumatique lié au travail »
Depuis que j’ai réellement fait une crise cardiaque, je suis en stress. Un stress qui me fait penser que je fais de nouveau une crise cardiaque.

Que dit le Social Anxiety Forum ?. Il s’agit d’un excellent forum où échanger sur la peur, la panique, et autres sujets associés. Un finlandais de 24 ans raconte combien la phobie du travail est épuisante. « j’envisage de partir. Les gens avec lesquels je travaille me prennent pour un nase« , écrit-il. « Mais je ne cesse de faire des erreurs à cause de mes problèmes d’angoisse. Mon cerveau est tellement mobilisé par l’angoisse qu’il n’a plus la ressource de se focaliser sur d’autres sujets« .

Il n’est pas le seul à se sentir aussi misérable. Un internaute de 35 ans souligne qu’il a cessé de travailler à 20 ans et a mis 4 ans à retrouver un poste du fait de sa phobie. Son conseil : « ne pas s’arrêter« .

Comme pour beaucoup de phobies, il existe une grande palette de traitements. Ce qui semble le plus réaliste serait « une acclimatation progressive », « qui permet d’être moins sensible à des stimuli ». Mais comme le lieu de travail ne peut pas être reproduit en laboratoire, il faut y passer en situation.

Finalement il faut se dire « mets-toi au travail et tout va bien se passer« . Ceci dit, une combinatoire entre un traitement et la volonté de développer des stratégies pour faire face semble une façon efficace de régler le problème.  Plus sérieusement, un vrai traitement combinerait une thérapie (cognitive ou autre) et éventuellement un complément médicamenteux destiné à détendre l’individu.

On peut se demander pourquoi on se préoccupe tant de ce sujet. Alors même que personne ne peut dire qu’il ne sera jamais confronté à la phobie du travail. Certes  il est possible pour déprogrammer les symptômes de son cerveau d’expliquer à son manager pourquoi désormais on doit pouvoir travailler de chez soi 24/7. Un employeur aimerait bien savoir comment se débarrasser de ce problème pour à tout le moins créer un environnement moins susceptible de déclencher l’angoisse chez le collaborateur.

En effet, un collaborateur pétrifié d’angoisse n’est pas un collaborateur heureux. Donc que l’on soit employeur ou employé, cela vaut le coup de savoir que certains d’entre nous non seulement détestent leur job, mais en plus en ont très peur.
blogPhoto Patrick Drouin

source : https://motherboard.vice.com

Managers : connaissez-vous le mot magique ?

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Article adapté du HARVARD BUSINESS REVIEW BLOG, Heidi Grant Halvorson 13/08/14

Les humains sont des êtres profondément sociaux — Nous sommes câblés pour nous connecter les uns aux autres et avoir le goût du travail en commun. Franchement, nous n’aurions jamais survécu en tant qu’espèce sans notre désir instinctif de vivre et travailler en équipes parce que physiquement nous ne sommes ni puissants ni courageux.

Des tonnes d’investigations ont été réalisées pour démontrer notre caractère d’ êtres sociaux. Par exemple, le spécialiste des neurosciences Matt Lieberman explique dans son opus : Social: Why Our Brains are Wired to Connect, que notre cerveau est tellement habitué à des relations à autrui qu’il traite les succès et les échecs en groupes de la même façon que des plaisirs et des douleurs physiques individuels. C’est ainsi que le fait de se sentir rejeté est interprété par le cerveau comme une souffrance de la puissance d’une bonne gifle.  — Prenez un cachet d’aspirine et vous surmonterez ce moment de crise.

David Rock, Fondateur du « Neuroleadership Institute », a identifié les sentiments de confiance, de connexion et d’appartenance parmi les catégories majeures des plaisirs et désagréments sociaux (avec le statut, la confiance en soi, l’autonomie et la loyauté). Son  enquête, le plaisir de travailler ensemble a été montré comme un préalable à une plus importante motivation, en particulier la motivation intrinsèque, cet élixir magique en termes d’intérêt, de plaisir et d’engagement qui conduit à la meilleure des performances.

En théorie, le lieu de travail moderne devrait n’être que relationnel. A l’instar de nos ancêtres chasseurs et cueilleurs, la plupart d’entre nous forment des équipes. Celles-ci doivent être une source protéiforme de reconnaissance relationnelle.

Mais voici l’ironie : alors que nous avons des objectifs d’équipe et des réunions d’équipe et alors que nous sommes évalués en fonction de notre performance en tant qu’équipier, bien peu d’entre nous réalisent réellement leur travail en équipe. Certes, bien des buts que nous poursuivons et bien des projets que nous accomplissons se font en équipes, mais contrairement aux bandes d’hommes préhistoriques qui unissaient leurs forces pour mettre à terre un mammouth, nous accomplissons aujourd’hui la plus grande partie de notre travail dans la solitude de nos espaces personnels de travail.

Et donc, en résumé, voilà ce qui est étrange en matière d’équipes. A l’ ère où les possibilités de connexions n’ont jamais été aussi grandes et pertinentes sur le lieu de travail, le travail d’équipe est quelque chose qui reste corrélé à un fonctionnement solitaire.

Donc ce dont nous avons besoin c’est de donner aux salaries le sentiment de travailler en mode équipe, et ce même si techniquement ce n’est pas le cas. Des études de Priyanka Carr et Greg Walton de la Stanford University prouvent qu’une façon puissante de le faire est de faire ceci : simplement prononcer le mot “ensemble”.

Dans leur enquête,  ces chercheurs, ont demandé aux volontaires tout d’abord de former de petits groupes puis de travailler sur des puzzles non pas ensemble mais individuellement. Aux personnes de la catégorie « ensemble psychologiquement », on avait dit que le travail se ferait en groupe tout en se trouvant dans des pièces séparées, mais en ayant la possibilité d’écrire ou recevoir de l’aide de la part d’un membre de leur équipe pour les aider à résoudre le puzzle par la suite. On ne mentionna pas la possibilité d’un travail d’équipe dans la catégorie des “isolés psychologiquement”, et on leur indiqua que les informations qu’ils demanderaient ou obtiendraient leur seraient fournies par les chercheurs exclusivement. Tous les participants travaillaient en fait seuls sur les puzzles. La seule et unique différence entre les deux groupes résidait dans le fait qu’on avait fait naître en ceux à qui on avait dit que le travail se ferait “ensemble” l’assurance qu’ils seraient plus performants puisqu’ils ne seraient pas seuls.

Les effets de cette petite manipulation furent extraordinaires : les participants de la catégorie « ensemble psychologiquement », ont travaillé 48% de plus, ont résolu avec succès plus de problèmes et se souvenaient bien mieux de ce qu’ils avaient vu. Ils dirent aussi se sentir moins fatigués et sollicités par la tâche. Ils indiquèrent en outre que le puzzle était plus intéressant lorsque le travail se faisait en groupe et continuèrent plus longtemps à y travailler du fait de cette motivation intrinsèque plutôt que d’un sens du devoir vis-à-vis de l’équipe, ce qui aurait été une motivation extrinsèque.

Le mot « ensemble » est un stimulus social très puissant pour le cerveau. En soi, ce mot semble jouer un rôle similaire à une récompense en signalant que l’individu fait partie d’un tout, qu’il est connecté et qu’il existe des personnes auxquelles l’on peut faire confiance dans la  mesure où elles nourrissent un même objectif.

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Les responsables et managers auraient intérêt à utiliser ce mot bien plus souvent. En fait, ne laissez jamais passer l’occasion d’une communication sans utiliser ce mot. Sérieusement,, « Ensemble » doit déclencher chez vos collaborateurs l’idée qu’ils ne sont pas seuls, et ainsi les aider à se motive pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

Vous la voulez, cette promotion ?

Vous vous ennuyez dans votre zone de confort et vous avez demandé une promotion.
Vous savez que vous allez obtenir une promotion.
Vous venez d’apprendre que vous allez être promu. 

Photo Bruno Zagroun

Photo Bruno Zagroun

Se voir offrir une promotion, qu’on l’ait demandée ou pas, entraîne un certain nombre de changements immédiats. Même si vous n’attendiez pas cette promotion il vous sera difficile de la refuser, sauf à être placardisé pour le restant de votre vie dans l’entreprise qui vous accueille. Autant donc assumer et vous débrouiller pour sortir par le haut. Qui plus est, si cette promotion était attendue, ce n’est pas le moment de décevoir celui ou celle qui vous a accordé sa confiance.

Voici quelques idées pour vous permettre de réussir votre prise de  fonction.

Tout d’abord, assurez-vous qu’une bonne communication soit faite autour de cette promotion : désormais, vous êtes le N+1 de l’équipe X dans le département Y et vous reportez à Z. Votre bureau est au 4e étage à droite en sortant de l’ascenseur. Cette communication doit être écrite et si possible également orale ; votre N+1 ou le DRH se doit de faire une intervention au cours de laquelle il réunit vos collaborateurs (qui ne sont plus des collègues) et explique pourquoi vous prenez ces fonctions et en quoi votre équipe peut vous aider à réussir. Il est important de faire un peu de buzz (très local mais quand même) sur vos nouvelles responsabilités.

Ensuite, assurez-vous d’avoir une définition de poste. Immédiatement. Le premier jour de la première semaine de votre nomination. Demandez à votre N+1 de vous recevoir très régulièrement pour faire un point avec vous et vous coacher si nécessaire. Demandez-lui une critique constructive sur la façon dont vous avez pris le poste, sur votre nouveau positionnement, sur votre style de management. Essayez d’obtenir de lui qu’il soit attentif à ce que l’on dit de vous.

Prévoyez des rendez-vous avec votre N+1 tous les mois, voire encore plus fréquemment au début. N’hésitez pas à lui demander des moyens pour votre équipe. Votre équipe a des attentes qu’il est très important de satisfaire rapidement.

Mettez-vous d’accord avec lui : votre N+1 ne doit pas interférer dans votre management au quotidien. Si des choses lui déplaisent vous êtes prêt à les entendre, mais il n’est pas recevable que votre N+1 reprenne le lead sur l’équipe qui vous a été confiée.

Désormais vos collègues sont des collaborateurs ; désormais vous devrez prendre des décisions et apprendre à faire faire plutôt que faire. Vous devrez apprendre à déléguer. Vous devrez apprendre à faire preuve de courage et d’équité. Entre autres.

Faites en sorte que votre prise de fonction se passe bien. Cela dépend de vous mais pas que de vous. Les exemples où  une promotion s’est terminée par une démission, voire pire, sont nombreux. Et si vous avez quelques  doutes, besoin d’un petit soutien, contactez-moi !