Les 7 principes essentiels pour avoir du plaisir au travail

Prendre du plaisir au travail augmente la productivité et réduit l’absentéisme. Comment obtenir du plaisir sur le lieu de travail ? Il s’agit, d’après Edwin Boom* de respecter 7 principes de base.

La sagesse populaire dit qu’une journée sans rire est une journée perdue. Ceci vaut aussi bien pour la vie quotidienne que pour le travail. Avoir plaisir à travailler conduit à de meilleurs résultats et fait baisser l’absentéisme. Le cabinet conseil Kouwenhoven Consultancy** a interviewé plus de mille collaborateurs issus des secteurs d’activités les plus variés pour en tirer sept principes de base qui influencent positivement le plaisir au travail.

7 facettes du plaisir au travail

  1. Donner plus de sens : c’est à dire signifier quelque chose pour les autres
  2. Pouvoir être apprécié et faire confiance : avoir l’espace pour obtenir reconnaissance et épanouissement
  3. Travailler dans un esprit collaboratif, avoir de bonnes relations avec les autres et voir se développer le sentiment d’appartenance
  4. Avoir les moyens de faire du bon travail et donc obtenir des résultats
  5. Se sentir bien physiquement : dégager des revenus décents et se sentir en sécurité tout en étant en bonne santé
  6. Avoir l’opportunité de (faire) grandir : développer ses talents individuels ou alors coacher et soutenir des collègues
  7. Se donner à fond : être authentique.

L’importance accordée à chacune de ces facettes varie selon l’organisation. Une entreprise pharmaceutique sera probablement orientée sur les résultats alors qu’au sein d’une ONG c’est le don de soi qui sera plus valorisé. Ce sont aussi bien les entreprises que les collaborateurs qui jugent de ce qui est important ; et les résultats peuvent considérablement diverger. Tel salarié estime qu’il est primordial de s’investir beaucoup alors qu’un autre a du plaisir à entretenir des relations très poussées avec ses collègues et qu’un autre encore ne se sentira stimulé que par la possibilité de pouvoir partager et transmettre ses compétences.

Promouvoir le plaisir au travail

Il est essentiel pour un manager de savoir de quelle façon ses collaborateurs abordent ces sept aspects du plaisir au travail et de mesurer si leur perception concorde avec les souhaits et projets de l’organisation. Un collaborateur qui attache beaucoup d’importance à son développement personnel et qui évolue au sein d’une entreprise qui ne valorise pas cet aspect n’est probablement pas à sa place et n’a sans doute pas autant de plaisir qu’il pourrait en avoir dans une organisation dans laquelle il retrouve ses valeurs. L’organisation gagnera toujours à promouvoir le plaisir au travail ; aussi bien dans la création d’une relation pérenne avec ses collaborateurs en place que dans sa quête pour devenir un employeur de choix sur le marché. Afficher la volonté de procurer du plaisir au travail se traduira rapidement par une amélioration des scores lors d’une enquête de satisfaction des collaborateurs.

Pour obtenir une bonne ambiance de travail, la première étape serait d’évaluer les sept aspects du plaisir au travail du point de vue de l’organisation. Ceci permet de mieux gérer les souhaits et exigences du management de l’entreprise. Ensuite, il s’agit de faire évaluer à l’ensemble des collaborateurs les différentes facettes du plaisir. Si l’on met en évidence un gros écart entre les résultats issus du management et ceux relevés auprès du personnel, on peut rapidement identifier sur quel point se concentrer pour améliorer la situation.

a_002Photo Patrick Drouin Photographe

Toutefois une condition essentielle perdure, à savoir que les collaborateurs ne doivent pas se contenter de faire une petite liste de souhaits au regard des 7 principes. Pour réellement améliorer le plaisir au travail il est indispensable que les collaborateurs s’y mettent eux-mêmes et élaborent un plan d’action concret. En outre, la feuille de route suggérée doit être alignée et doit contribuer aux objectifs de l’organisation. Le management peut donner des indications sur ses attentes. Un manager peut adopter une posture de coach lors de la mise en oeuvre des actions définies et validées. Pour qu’un résultat puisse être porté par tous il est fondamental que les collaborateurs s’y mettent eux-mêmes. Avec pour issue la probabilité que l’organisation devienne un lieu de plaisir au travail.

0Photo Patrick Drouin Photographe

Travailler vite, travailler bien, travailler trop …

LA SURCHARGE DE TRAVAIL  REND IMPRODUCTIF
(d’après une étude du Dr Travais Bradberry)

Etre débordé a quelque chose à voir avec l’honneur. La pensée ambiante définit une corrélation entre surcharge, performance et forte capacité de travail. Alors que la surcharge de travail a un impact négatif sur la productivité.

Penser à une personne très occupée, évoque instantanément l’image d’un téléphone qui sonne, d’une avalanche d’emails et d’un planning sur le point d’éclater avec sa cohorte de projets importants et annexes qui se télescopent. Une telle situation se solde par un comportement multitâches et par des interruptions très dommageables à la productivité.

“Méfions-nous de la stérilité d’une vie sur-occupée” -Socrate

David Meyer, de l’Université de Michigan, a récemment publié une étude qui met en évidence que le fait de passer d’une activité non finalisée à une autre augmente le temps nécessaire à terminer chacune des deux activités de 25%. D’après Meyer, faire plusieurs choses simultanément ralentit le travail. Les interruptions et digressions sont dommageables dans la capacité de chacun à intégrer et traiter l’information.

Microsoft, qui a décidé d’étudier ce phénomène auprès de ses salariés, a découvert qu’il leur fallait pas moins de 15 minutes pour se remettre sur leurs projets importants (rédaction de rapports, codage informatique) à chaque fois qu’un mail, un appel ou un sms les tirait de leur concentration. Ce n’est pas le traitement des messages entrants qui leur prenait 15 minutes, mais leur irruption qui conduisait les employés, du coup, à se laisser aller à d’autres tâches, entre autres surfer sur la toile pour le plaisir.

La facilité avec laquelle les gens se laissent distraire et le temps important requis pour qu’ils retournent à leur travail sont surprenants, dit Eric Horvits, responsable de recherche scientifique chez Microsoft en charge de cette étude. « Si c’est à ce point chez Microsoft, aucune raison que ce ne soit pas la même chose ailleurs ».

Indépendamment des interruptions possibles, le fait d’être surchargé de travail réduit la productivité car un goulet d’étranglement, logé dans le cerveau, empêche de se concentrer sur deux choses simultanément. Tenter de faire deux choses à la fois fait que l’on se heurte au manque de capacité du cerveau à réussir pleinement les deux actions. Dans une étude déterminante, René Marois et son équipe de l’Université Vanderbuilt a utilisé des IRM’s pour prouver que ce goulet d’étranglement est une cause purement physique.

“Nous nous imaginons que nous avons ce cerveau pour faire plus que ce qu’il est possible », indique Marois.

Nous adorons tellement être multitâches que nous pensons être plus productifs, alors même que notre cerveau n’en est pas capable, d’un point de vue purement physiologique. Peu importent nos croyances, obtenir le meilleur niveau de productivité suppose de faire des plannings de manière à pouvoir nous concentrer efficacement sur la tâche en cours, à l’exclusion de toute autre.

La pratique de la pleine conscience développe la capacité à se concentrer en augmentant la densité du cerveau dans le cortex limbique antérieur. Le mode multitâches vient en opposition au fonctionnement de cette zone critique du cerveau. Des chercheurs de l’Université de Sussex ont comparé le temps que des individus passent sur plusieurs activités simultanément (regarder la télé tout en rédigeant des sms) en étudiant leur cerveau sous IRM. Ils découvrirent que ceux qui multiplient les tâches présentent une moindre densité de leur cerveau dans la zone limbique ; tout se passe comme si être occupé constamment, en particulier à faire plusieurs choses simultanées, entraînait le cerveau à être moins affuté et productif.

Ces découvertes ne devraient pas vous être totalement étrangères, nous avons tous vécu l’effet déconcentrant qu’entraînent plusieurs tâches à la fois lorsque l’on est très occupé. Alors pourquoi continuons-nous à le faire ?

Des chercheurs de l’Université de Chicago ont la réponse. Ils ont  découvert que la croyance associant le fait d’être très occupé et de travailler beaucoup au succès est tellement répandue et ancrée qu’en réalité l’inactivité fait peur. Une étude récente utilise l’expression « aversion de l’oisiveté » pour décrire la façon dont les individus sont attirés par le fait d’être très occupés, sans se préoccuper de l’impact négatif sur leur productivité.

Ces chercheurs ont également mis au jour le fait que nous utilisons la surcharge de travail pour nous préserver de notre propre paresse et par peur d’échouer. Nous consommons du temps de qualité à faire des choses qui ne sont ni utiles ni importantes parce que cette surcharge nous fait nous sentir efficaces. Par exemple, le fait de répondre à des mails sans intérêt tout en sachant qu’un projet à enjeu est en instance et qu’il faut le terminer pose question. C’est dur, mais il est nécessaire de sortir du déni lorsque l’on recourt à des activités insignifiantes pour se protéger de la flemme ou de la peur. Cela veut dire quelque chose.

Merci à Patrick Drouin

En résumé

Nous voulons tous être très occupés malgré le fait que cela aille à l’encontre de notre productivité. La réalité et la science montrent toutefois qu’il est impératif de revoir son rythme pour sa propre santé. A défaut, les conséquences peuvent être sévères.

Je pense à notre génération Y et Z qui ne sait faire que ça : étudier ses cours en regardant ses sms, diner en amoureux en téléphonant …

%d blogueurs aiment cette page :