58 astuces pour améliorer son équilibre vie perso / vie pro

Nous le savons, faire une carrière satisfaisante est d’autant moins facile quand faut mettre chaque jour un repas sur la table, s’occuper des enfants, prendre soin de la maison et faire de temps en temps une activité distrayante. Des chercheurs du Harvard Business Review, des journalistes économiques et des personnalités se sont penchés sur la façon dont on peut mieux équilibrer les différentes sphères de sa vie. Voici 58 astuces.

Tout d’abord, le smartphone

1. Utilisez-le, car très vite il vous rendra plus productif.

2. En vous rendant disponible en permanence vous vous démarquez des collègues qui ne le sont pas.

4. Vraiment, rangez-le de temps à autre.

5. Et désactivez les notifications.

6. Ne répondez pas à vos mails professionnels en dehors des moments où vous êtes au travail.

7. Si votre manager s’y oppose, alors allez travailler chez BMW.

La contribution salvatrice du sport

8. Faites du sport autant que possible.

9. Vraiment, bougez, car cela réduit le stress.

10. Donc levez-vous un peu plus souvent de votre fauteuil au bureau.

11. Faites une réunion debout.

12. Gigotez, n’ayez pas peur du ridicule, c’est bon pour vous.

Faites de vrais repas

13. Réfléchir dès le matin à ce que vous allez manger le midi (lunchbos, restau ou UberEats), vous mangerez plus sainement.

14. Posez un petit en-cas bon pour la santé sur votre bureau (quelques fruits secs, un fruit, une compote).

Le sommeil a toute son importance

15. Dormez suffisamment, 7 à 8 heures par nuit.

16. Instaurez une routine : lire, boire un verre d’eau ou une tisane, écrire.

17. Si possible, n’intervertissez pas un shift matinal et un shift en soirée. Modifiez vos plages horaires fixes de travail le moins possible.

Tout comme la détente

18. Détendez-vous.

19. Allez de temps en temps voir un film.

20. Ou mettez-vous à lire un peu plus.

21. Partez en vacances.

22. Mais uniquement si vous planifiez votre séjour, sinon autant rester chez vous.

23. N’oubliez jamais les bienfaits de l’auto-dérision.

24. Tout en vous souvenant que vous ne parviendrez à quelque chose qu’avec un sérieux engagement.

En résumé, planifiez (presque) tout

25. Planifiez votre journée la veille et fixez-vous des objectifs.

26. Evaluez en combien de temps vous exécutez votre travail et parvenez à l’objectif fixé.

27. Faites un plannning.

28. Vous y ferez tout figurer, y compris des tâches insignifiantes comme l’envoi d’une carte d’anniversaire.

29. Tant qu’à faire, priorisez les tâches qui y figurent.

30. Commencez par ce qui vous semble le plus important, ce qui vous rapprochera de votre objectif final.

31. Ou alors, chaque jour, prenez 5 à 15 minutes pour faire quelque chose d’important.

32. Ne dites jamais que vous n’avez pas le temps. 150 heures par mois ne suffisent pas ?

33. Faites une liste de tout ce qui occasionne du stress chez vous. Ecrire la cause du stress permet de le maintenir à distance.

Plus simplement, tenez-vous à vos routines

34. Tenez-vous à vos routines du matin, de travail, à vos habitudes, tout comme le font les personnes qui réussissent.

35. Cela vous permet de faire baisser le nombre de décisions que vous devez prendre.

36. Encore une fois les routines sont non-négociables.

37. Et en même temps pour innover il vous faudra parfois les bousculer.

Soyez positif

38. Souvenez vous chaque jour de tous les points qui furent positifs pour vous.

39. Vous n’y parvenez pas ? Try harder.

40. Ou vous aimez ce qui est compliqué ? Pas de bol.

41. Meme si parfois, être négatif aide aussi.

Et faites-vous des amis au travail

42. Etablissez des relations chaleureuses avec vos collègues.

43. Faites cela aussi lorsque ce sont des collaborateurs et vous le manager (mais faites attention quand même).

44. Les amis sont non seulement chaleureux mais ils contribuent à une forme de performance.

45. Quoi qu’il en soit, travailler au sein d’une équipe forte c’est parfait.

46. Dites du mal d’autrui, une fois ou autres.

47. Mais attention à ce que vous dites précisément.

Ne travaillez pas trop tard.

48. Ne restez pas trop tard au bureau.

49. Vous pouvez faire des heures supplémentaires mais trop point n’en faut.

50. Attention à l’alcool si vous travaillez beaucoup.

51. Il y a beaucoup d’autres façons que de faire du présentéIme pour montrer à votre chef que vous travaillez beaucoup.

Voyagez avec modération

52. Ne voyagez pas trop pour votre travail.

53. Si c’est incontournable, alors descendez dans un 4 Etoiles****

54. En voyage d’affaires aussi, attention à l’alcool.

Vous êtes tellement surchargé de travail que rien ne marche ?

55. Vous ne pouvez pas rentrer chez vous ? Histoire de leur expliquer pourquoi vous passez tant d’herues au travail.

56. Montrez sincèremment que vous en êtes désolé.

57. Et quand vous êtes vraiment à la maison, soyez-y. Pas de téléphone à table.

C’est vraiment trop ?

58. Alors faites un pas en arrière. C’est aussi simple que ça.

Crédit Christine Le Grix

Fatigue ? Burnout ? Les paris sont ouverts

Voici ce que j’écrivais très exactement il y a 10 ans, le 25 juin 2009.

Quand je pense que je venais de terminer mon mémoire de Master II sur la question …

A vous de me dire : burnoutéé ? Pas burnoutéé ? J’ai retrouvé ces notes dans un journal que je tenais à l’époque, je suis assez édifiée.

« Pour celles et ceux qui ont envie de rire … en même temps c’est vaguement flippant. Alors j’y vais : 

Hier après-midi, dimanche, me sentant fatiguée et mon fils passsant le weekend chez des amis, je n avais aucune logistique à prévoir donc je me suis couchée. Miam miam gros dodo (il devait etre 16h)
Tout d un coup je me réveille : mince, 8H, il est temps que je parte bosser. Et en plus je dois annuler un RV pour Dimitri pour 9H où il ne pourra etre puisqu il s eclate chez les P… et le RV n’ est que pour un certificat pour le sport. Je me douche, m’habille vite fait, pas le temps de me maquiller,j’attrape un paquet de gateaux pour en route en guise de petit-déjeuner, j arive à la gare de mon village. Bizarre, aucun train pour l Etoile, tous pour St Lazare. 20 mn d attente. Tant pis. Je vais à St Lazare, puis prends la ligne 3 jusqu a Villiers puis la 2 jusqu a Victor Hugo et jetermine à pied.


Entre temps j essaye d appeler le médecin de mon fils qui ouvre à 8H30 : répondeur, répondeur, répondeur. Mince ils ont oublié de le désactiver ces andouilles.
Me voilà arrivée au bureau. Je n’y trouve pas l’hotesse mais le veilleur de nuit. Je lui dis : « elle est en retard, Mounie ? » Lui : « non elle bosse pas le dimanche ». Je lui dis : mais on est lundi ! non me dit-il, dimanche. Alice au pays des Merveilles, ça m’a fait le meme effet. Mais j’ai pensé qu’il me faisait une blague.
L’agent d’accueil précise que les ascenseurs ne marchent pas.
Bon je monte à pied au 1er, toujours aucune puce à l’oreille, et je ne peux pas franchir les portes vitrées qui mènent au bureau, verrouilllées les weekends. Qu a cela ne tienne, quelqu’ un du 5e parviendra bien à m ouvrir.
Je monte au 5e. Pas les dames du ménage, pas la jeune femme de l’accueil. Je fais le tour des bureaux, pas un chat, entre-temps il je vois qu’il est 10H du fait du tour par St Lazare et le médecin qui ne répod toujours pas.
Je tombe sur une consultante sénior, Emma, très gentille qui me dit : « dis donc tu bosses tard toi aussi ». Je dis : « non, je viens d arriver, pourquoi » Et elle me dit : c est dimanche.
Je n’ y c omprenais plus rien, j en avais déjà eu un, de dimanche, j avais meme eu mon fils au téléphone qui me demandait de rester chez nos amis jusqu’au lundi alors qu’il n y était que depuis le samedi.

Fortiche quand meme : passer sa soirée en restant 3 heures dans les transports en se croyant lundi matin alors qu’on est dimanche soir 22H. Ce qui m épate, c est que tous les panneaux d’ affichages des gares ont bien dû annoncer 21H quand je suis partie travailler et que je n’aie strictement rien vu.

Bon ce coup ci il est bien 7H ? Je me trompe pas ? »

Les bienfaits de la course à pied sur le stress au travail

Le stress et la course à pied

Quand j’ai commencé à courir, je l’ai fait pour garder la forme voire l’améliorer un peu, j’avais déjà presque 50 ans. Je n’aurais jamais pensé que cela  m’aiderait également à me détendre autant. Assez rapidement des solutions à des problèmes petits ou grands s’imposèrent à moi pendant que je courais. Sans réellement me préoccuper du travail ou autres sujets d’anqoisse, les idées me venaient et ces idées m’ont aidée à rapidement avancer.

Running pour contrer le stress
Courir a la faculté de détendre et de faire baisser le stress. La plupart des coureurs, d’ailleurs, en témoignent lorsqu’ils parlent de leur stress.

Certains soulignent l’intérêt de la course à pied lorsqu’ils éprouvent le besoin d’un petit coup de pouce avant de prendre une décision. Certains ont même élaboré un entraînement sous la forme d’une thérapie par le running. Aucun coureur ne contestera le lien entre course à pied et gestion du stress.

L’action sur l’hormone du stress

Courir n’est pas seulement un très bon moyen de rester en condition mais aussi aide à générer de bonnes idées. La libération de l’hormone du stress diminue. Bizarrement il m’arrive de produire plusieurs idées à la fois avec la peur de les oublier et donc je fais vite une note sur mon smartphone. Certains coureurs utilisent la fonction enregistrement de leur téléphone pour y dicter directement une note, ce qui est encore plus rapide et facile. Tout en continuant à courir. 😉

Quand peut-on parler d’une bonne technique de running ? Et comment, à l’appui de cette technique, peut on vraiment mieux courir ? Question facile, réponse bien moins. Un entraîneur de course à pied vous regarde courir et peut vous indiquer si votre posture est efficace et vous aider à la rectifier. Si vous n’avez pas de coach comme la plupart d’entre nous, vous pouvez néanmoins garder en tête quelques règles de base.

Les avantages de la course à pied, si vous souhaitez vous détendre, sont évidents. Parmi les plus répandus :

  • Vous videz votre tête avant de commencer ; c’est plus facile par temps de grand vent (!)
  • Vous oubliez pendant un moment vos préoccupations quotidiennes
  • Vous libérez de la place pour des nouvelles idées et des solutions originales ainsi que certaines solutions à ce qui vous préoccupe
  • Et bien sûr vous améliorez votre condition et votre santé😉

La course à pied et la confiance en soi

Il est assez facile de gagner en confiance en soi lorsque l’on court. Mieux encore : courir, excellent mode de prévention du stress, représente un moyen idéal pour garder son calme en périodes de presssion. Au moment des paies, en ce qui me concerne …

J’en suis arrivée à ne plus pouvoir dissocier course à pied et confiance en moi. Surtout grâce au running, j’ai pu surmonter des époques douloureuses ou pénibles et par là-même j’ai pu retrouver ma confiance en moi. Sans savoir au moment même que mes difficultés s’étaient amoindries, aujourd’hui en prenant du recul sur ces derniers mois c’est devenu un fait que courir me donne plus d’équilibre et me permet de prendre des décisions qui,  à défaut d’être pertinentes, car qui le sait, me conviennent mieux car elles viennent de moi.

Confiance en soi en courant

Ceux qui courent des 10km, des semi, des marathons, savent que courir est un échappatoire ne serait-ce parce que l’on est fier des performances que l’on atteint qui permettent à la confiance en soi de faire de vrais bonds en avant. Certains chômeurs ont de grandes difficultés avec l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. Ceux qui se lancent dans un projet tel un marathon se rendent compte qu’ils libèrent en eux bien plus que le seul sentiment (la seule réalité) d’avoir parcouru une distance énorme et sont allés au bout. En se surpassant plusieurs fois physiquement, en persévérant, on reprend le sentiment de respect de soi et d’autosatisfaction. On reprend contact avec ce que l’on vaut.

Courir avec lorsque l’on est en poste

Occuper un emploi procure du plaisir et chausser régulièrement les runnings pour aller courir en procure tout autant. Rien n’empêche, lorsque l’on change de job, en entretien, d’évoquer le fait que l’on a couru un marathon (ou les 100 km de Millau pour les plus téméraires -ce n’est pas mon cas). Cela peut parfois aboutir à de nouvelles propositions, les exemples ne sont pas si rares.

On peut entraîner ses collègues à participer à des courses de type Parisienne, Odyssea, Paris-Versailles … pour la team-building, pour la fierté de courir sous la bannière de son organisation, pour se faire sponsoriser … Pour mémoire pour participer à un semi il faut prévoir un budget d’une trentaine d’euros. Quand même.

Les événements ont une action addictive

Courir reste le fil rouge et il est conseillé de le faire 2 à 3 fois par semaine. Courir, participer à des compétitions a quelque chose d’addictif.  Au début on n’en voit pas trop l’intérêt mais après avoir connu l’expérience d’une grande fête de la course en groupe, on est très heureux. Au bout d’un moment on ratisse le web pour identifier un semi ou une course près de chez soi.

Juste pour le plaisir

Téléchargez l’application Endomondo, gratuite, qui donne les kilomètres, la distance parcourue  et la vitesse en direct si vous mettez vos écouteurs.  C’est ludique, et ça donne une idée de sa progression ou de la décision à prendre : raccrocher les chaussures de running ?

Une amie a commencé à courir parce qu’elle démarrait une dépression limite burn-out. Au cout d’un an, elle courait son premier marathon et elle n’imagine plus une vie sans courir.

Courir, c’est bien plus qu’un hobby. Cela maintient bien des coureurs à pied en équilibre et cela oblige ceux qui passent trop de temps au boulot à penser à eux (à leur corps).

Cela vaut vraiment le coup d’essayer, non ?

 

Parti pris : la gestion par le stress peut-elle être stratégique ?

Voici ce que j’écrivais en 2008 à propos de la souffrance au travail et du stress en particulier. Cela n’a  pas pris une ride …

Lorsque l’on parle de harcèlement en entreprise, la consigne est simple : c’est interdit et l’on met tout ce qui est possible en œuvre pour ne pas que cela se produise. En matière de stress, composante de la vie, personnelle ou au travail, la complexité vient du fait qu’il faut trouver le savant dosage qui permette de produire de la qualité sans que le prix soit une trop grande souffrance.

Ainsi la question n’est plus seulement de savoir « combien de stress » génèrent la charge de travail, le manque de soutien social, le changement, mais aussi de comprendre pourquoi et comment les organisations contemporaines génèrent de la charge de travail, de comprendre ce qui détermine la qualité des relations entre populations. Rechercher le maillon faible tout en continuant à soutenir le maillon fort.

Crédits  Pascal Thénault

N’oublions pas non plus qu’en restant dans le déni l’entreprise procède à un manquement dans sa fonction d’opérateur de santé, « quand les gens ne sont pas mis en position d’échec par le management, quand leur vie professionnelle fonctionne bien, le travail les protège contre leurs problèmes familiaux »[1]. C’est ce que j’ai assez souvent constaté au cours de ces quinze dernières années ; les entreprises ne mesurent pas forcément les risques qu’elles sont susceptibles de prendre, estimant que leur mode d’organisation est protecteur.

Gérer le stress c’est donc faire une mesure, identifier les populations à risques et mettre en place un plan de prévention en associant tous les acteurs concernés. Cela suppose très probablement de revoir bien des pratiques RH, mettant en jeu des notions d’équilibre de vie, d’équité, de reconnaissance. Certaines entreprises inscrivent ce projet dans le concept de développement durable.

Guillaume Pertinant[2] explique que la France comme de nombreux pays occidentaux, s’oriente progressivement vers une économie majoritairement tournée vers les services et la création de valeur. Cette dernière et les services sollicitent non plus nos muscles, mais nos facultés mentales qui  ne peuvent s’exprimer que dans un environnement propice. Il est difficile d’être créatif quand on est sous l’emprise de stress chronique La croissance et la performance de notre économie et donc de nos entreprises résident en partie dans notre capacité à améliorer les conditions de travail, former les managers, repenser l’organisation du travail, bref à faire reculer le stress et la souffrance au travail. Ainsi, et c’est fort heureux, dans une économie mondialisée, organisée autour des services et de la connaissance, les chemins de la performance économique et sociale convergent.

Le stress est une opportunité en ce sens que les organisations qui auront appris à le dompter et qui sauront donc exploiter l’engagement et le potentiel créatif de leurs salariés seront favorisées dans la lutte économique de notre monde globalisé. La responsabilité de cette nouvelle vision incombe principalement aux responsables RH et dirigeants en entreprise qui disposent ainsi d’une possibilité de justifier quantitativement le bien fondé d’une démarche de bien-être au travail. Elle incombe également aux managers de proximité qui, sont un maillon clé dans la prévention de ces risques. Et bien entendu aux partenaires sociaux.

« Se doter d’une vision humaine, c’est affirmer la volonté d’apporter à ses collaborateurs un avantage spécifique par rapport aux entreprises […]. Cette recherche d’un avantage compétitif humain est un choix stratégique fondamental qui, comme l’avantage compétitif économique, détermine la culture de l’entreprise »[3]. Une organisation ne peut pas se contenter de penser que le stress est inhérent au métier ce qui revient en quelque sorte à faire la sélection par le stress. La gestion du stress devient stratégique lorsque Direction et parties prenantes auront intégré le fait que pour continuer à délivrer un travail de qualité il faut s’entourer des meilleurs et aussi les garder. Ces meilleurs, qui ont l’embarras du choix, refuseront la souffrance au travail. Devenir stratégique, pour la DRH, sera donc de s’emparer de ce sujet qui, loin d’être un sujet de mode, est une lame de fond. Survivront, à mon sens, les entreprises qui feront le choix du mode zéro risque et qui en feront un élément différentiant dans la gestion de leurs ressources

 

[1] Propos recueillis par Laurent Jeanneau, 17 juin 2008, Entretien avec Philippe Davezies, Alternatives Economiques, cité par Marin Ledun, Brigitte Font Le Bret, Pendant qu’ils comptent les morts, La Tengo Editions, avril 2010 141

[2] http://myrhline.com/actualite-rh/stress-risque-ou-opportunite/article00590.html

[3] Jean-Marie Descarpentries, Philippe Korda, l’Entreprise Réconciliée, Albin Michel, avril 2008

Il m’est arrivé d’évoquer le BURNOUT … qu’en est-il du BOREOUT ?

Fatigué, irrité, instable, et si

vous étiez victime d’un boreout ?

Dans les centres hospitaliers, l’on craint les maladies nosocomiales ; chacun  connait ce fléau, souvent relayé par les media, fléau auquel les antibiotiques les plus forts deviennent résistants. Au bureau, le staphylocoque doré se présente sous la forme du boreout, selon un nouvel ouvrage de Philippe Rothlin et Peter Werder**. Cette affection touche probablement un tiers des salariés, les impactant aussi bien dans leur journée de travail que dans leurs moments de repos, les laissant épuisés, dépressifs et généralement dans une grande insatisfaction et une absolue perte de sens. Cette affection existe probablement depuis longtemps, sans doute depuis le début de l’ère industrielle. Mais elle est plus étendue et plus dangereuse aujourd’hui, probablement du fait de l’accès généralisé aux nouvelles technologies.

Photo Lucas Pintor 20 décembre 2014

Photo Lucas Pintor
20 décembre 2014

L’expression « burnout » qui ne date pas d’hier décrit la situation de salariés épuisés de travail et sur-stressés. Dans leur ouvrage « Boreout ! Surmonter la démotivation au travail » Rothlin et Werder expliquent que le phénomène du boreout est tout aussi répandu et délétère et qu’il présente bizarrement des symptômes quasiment identiques.

Sous-employé vs débordé
Deux consultants européens, MM. Rothlin et Werder, s’adressent dans leur ouvrage aussi bien aux employeurs qu’aux collaborateurs, parce que le boreout touche non seulement l’individu mais aussi des organisations entières. Chaque entreprise est à la recherche de salariés motivés, qui sont un avantage concurrentiel. Or, dans une étude récente conduite par Zalary.com et AOL, concernant  la perte de temps au travaii, 33% des 10 000 répondants déclarent qu’ils ne sont pas suffisamment occupés au travail.

Selon une enquête réalisée par l’agence d’intérim internationale Kelly Services, les collaborateurs sous-employés représentent le groupe le plus important de ceux qui se déclarent « très insatisfaits », soit 44%. En d’autres termes, il y a plus de répondants se déclarant démotivés que de salariés se disant stressés et candidats au burnout.

Les auteurs définissent le boreout comme « un phénomène croissant sur le lieu de travail qui se produit lorsque des salariés démotivés développent une indifférence croissante vis à vis de leur emploi et finalement se sentent coupés de leur organisation et de ses centres d’intérêt« .

Des collaborateurs souffrant de boreout présentent entre autres les « symptômes » suivants  :

  • sous-utilisation de leurs compétences et manque de satisfaction vis à vis du poste
  • déficit d’implication
  • ennui – se réfugient dans leur propre monde : préparent leurs prochaines vacances, leur weekend shopping et leur avenir pendant le temps de travail
  • frustration

Que faire ?
Les auteurs estiment que la responsabilité du boreout est à chercher chez la plupart des personnes et non pas uniquement chez les salariés touchés.

Est-ce de la paresse ? Non, dans la plupart des cas les individus la combattent. La pression due à de longues journées de travail et les efforts des salariés pour distiller leur travail tout au long de la journée pour paraître occupés ; le manque d’estime de soi connexe au sentiment que l’on ne leur donne pas suffisamment de crédit pour prendre en charge des tâches intéressantes et valorisantes sont des éléments de stress intrinsèques. La plupart des collaborateurs préféreraient faire un travail qui ait du sens plutôt que de s’ennuyer.

Les organisations doivent comprendre le boreout et en tirer des enseignements. « Les employeurs doivent donner leur juste place à leurs collaborateurs et encourager la communication entre eux« , disent les auteurs. « De simples efforts destinés à donner un feedback positif font la différence, de même qu’ajouter des tâches à enjeu et non répétitives à un poste sont également d’excellents palliatifs« .

Exercer un contrôle incessant, bloquer les sites internet et autres mesures préventives/ punitives ne fonctionneront pas. Les salariés qui ont décidé d’avoir recours à des stratégies d’évitement d’un travail qu’ils détestent, qui allongent de façon artificielle les délais et gaspillent leur temps, trouveront toujours une tactique de contournement, spécialement à une époque où les technologies de type smartphone, qui proposent des jeux et une messagerie ainsi que l’accès à la toile et aux sms, sont à leur disposition et leur appartiennent.

Finalement, la clé pour éviter le boreout est détenue par le salarié lui-même  qui doit aller chercher la satisfaction au travail. Selon Rothlin et Werder, la satisfaction est le fruit d’une combinatoire.

La remède au boreout : une rémunération qualitative
On obtient la satisfaction avec ce que les auteurs appellent « la rémunération qualitative« , qu’ils définissent comme le sens + le temps + l’argent. « Sens, temps et argent, combinés, sont le véhicule permettant d’éviter ou traitant le boreout. La combinatoire équilibrée des trois est le remède« .

Les auteurs insistent sur l’importance de la responsabilité individuelle à combattre le boreout. Finalement, ce sont les collaborateurs qui doivent prendre en charge leurs propres vies en prenant conscience de leurs propres contraintes et prendre en compte leurs besoins individuels.

Les collaborateurs soumis au boreout doivent en reconnaître les symptômes et se poser des questions qui font appel à un certain courage : « ai-je le courage de communiquer avec ma hiérarchie ? Ai-je la carrière qui me convient ? Dois-je prendre le risque de partir? »

Le lecteur peut se demander, à ce point : le boreout continue-t-il à être une préoccupation dans une économie en récession ? Ce à quoi les auteurs répondent : « oui ». « Le boreout demeure préoccupant en période de crise. « Nous recevons quotidiennement des emails de personnes qui ne savent pas comment occuper leurs journées de travail. Elles travaillent dans des organisations qui ont commencé à faire des PSE, mais leur situation individuelle, personnelle, n’a pas été modifiée pour autant, en dépit des circonstances économiques défavorables« .

Seule une chose diffère : « des salariés manquant de défis à relever ne sont pas heureux d’avoir un emploi, de pouvoir payer leurs factures. Ils restent dans leur poste plus longtemps et s’accommodent tant bien que mal de leur situation. Ils n’osent pas changer ».

Le boreout continue à être une réalité, estiment les auteurs, « parce que des cultures d’entreprises défavorables, des leaders et des managers peu charismatiques et une communication défaillante ne disparaissent pas des écrans radars par le simple fait que l’économie soit défavorable« .

Bilan : souffrez-vous de boreout ?
Si vous répondez « oui » à au moins quatre questions, il est temps d’agir. Soit en tentant d’évoluer au sein de votre organisation soit en cherchant un nouvel emploi qui vous offrira plus de défis à relever, plus de sens et / ou un salaire plus attractif.

  • Faites-vous des choses privées pendant le temps de travail ?
  • Vous sentez-vous sous-employé et vous ennuyez-vous ?
  • Vous arrive-t-il de faire semblant d’être occupé ?
  • Etes-vous fatigué et apathique après votre journée de travail même sans être soumis au stress au bureau ?
  • Vous sentez-vous malheureux dans votre travail ?
  • Pensez-vous que ce que vous faites n’a pas de sens ?
  • Pourriez-vous réaliser votre travail plus rapidement que vous ne le faites ?
  • Craignez-vous de changer de poste pour une question de salaire ?
  • Vous arrive-t-il d’envoyer des emails personnels pendant les heures de travail ?
  • L’intérêt que vous portez à votre travail est-il limité ou inexistant ?

Alors, votre score ? Ce n’est peut être pas pour rien qu’il existe une telle dichotomie entre le marché de l’emploi et le nombre hallucinant de chômeurs aujourd’hui … sujet à suivre. Ce n’est que mon avis et je le partage.

**D’après : « Boreout ! Overcoming Workplace Demotivation » de Philippe Rothlin et Peter R. Werder 

Travailler longtemps sous stress augmente les risques de faire un AVC

D’après une récente étude scientifique (www.mirror.co.uk), travailler 55 heures hebdomadaires font entrer les individus dans une zone de danger augmentant considérablement le risque d’AVC et d’infarctus

Des experts ont découvert que des personnes soumises à une durée de travail de cet ordre présentent 33% de risques de plus de faire l’objet d’un AVC que les salariés aux 35-40 heures. Et augmentent de 13% le risque de développer une maladie coronarienne.

Cette étude, la plus importante dans ce domaine, réalisée en juin 2015, analyse les résultats de 25 enquêtes impliquant plus de 600 000 personnes aux Etats-Unis, en Australie et en Europe.
A la tête de cette étude, le Professeur Mika Kivimaki, de l’University College de Londres, déclare : « le fait de croiser les données de toutes les études disponibles sur le sujet nous a permis d’étudier la corrélation entre le nombre d’heures de travail et le risque de maladies cardiovasculaires avec bien plus de précision que jusque-là ».En 2012, 146 550 patients domiciliés en France ont été hospitalisés pour maladie cérébro-vasculaire. Pour 105 310 patients (72 %), le diagnostic principal était un AVC avéré. L’AVC représente la troisième cause de mortalité dans notre pays.

On ne sait pas bien pourquoi travailler de longues heures représente un tel danger, mais les auteurs suggèrent l’augmentation du stress avec son cortège de comportements dommageables à la santé tels que la consommation excessive d’alcool/tabac, une alimentation déséquilibrée et un manque d’exercice. Lorsque l’on travaille 11 heures par jour, il ne reste pas beaucoup de temps pour faire autre chose que de manger et dormir.

Je rappelle qu’en France, que l’on soit un salarié mensualisé ou au forfait, il est interdit de travailler plus de 10H par jour et qu’il faut respecter 11 heures d’amplitude entre 2 jours de travail. Celui qui travaille 11H par jour, pour peu qu’il ait 2H de transport, n’a plus du tout le temps à consacrer à des activités personnelles et surtout à sa famille.
Il n’en demeure pas moins que le Dr Mike Knapton, de la British Heart Foundation, souligne qu' »il faut approfondir la recherche pour comprendre et traiter les mécanismes biologiques susceptibles d’augmenter le risque d’AVC et de maladie coronarienne chez les personnes travaillant beaucoup (trop) ».
Et d’ajouter que les médecins doivent souligner l’impact sur le risque cardiovasculaire auprès de leurs patients dont ils savent qu’ils sont de gros travailleurs. Même si, comme le remarque le Dr Tim Chico, un expert en cardiologie de l’Université de Sheffield, « il est difficile, voire impossible pour bien des individus, de réduire leurs heures de travail »La plupart d’entre nous pourrions rester assis moins longtemps, augmenter notre activité physique et améliorer nos habitudes alimentaires tout en travaillant, ce qui pourrait être encore plus important que le temps passé au travail lui-même.

Il s’agit donc de réfléchir à la question de l’environnement de travail, comment le modifier pour promouvoir des comportements favorables à la santé afin de réduire les AVC même lorsque l’on travaille de longues heures.

Un AVC : de quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une urgence vitale qui se traduit par un déficit d’alimentation en sang d’une partie du cerveau. Il est essentiel d’agir très rapidement, les chances de récupérer étant proportionnelles à la rapidité d’intervention.


Dans 85% des cas, ces accidents sont dus à la présence d’un caillot sanguin logé dans le cerveau ou à une hémorragie due à un vaisseau sanguin affaibli qui éclate dans le cerveau.

Signes d’alerte
Le visage peut se paralyser pour moitié. La personne peut ne plus soulever l’un de ses bras, son débit de paroles est modifié. Auquel cas, appelez le 15.

Pour plus d’informations : consulter le site de l’Inserm.
Le détail des données statistiques de cette étude sont disponibles sur le journal médical The Lancet.

Photos Lucas Pintor – Whangarei Falls, NZ

Reprendre le travail après un burnout

Source : http://www.stressdirections.com

Troublant. Patrick Drouin

Troublant.
Patrick Drouin

Si lors de votre prise de poste, au début, il vous semble tenir la solution à tous vos problèmes, si vous développez de fortes attentes, d’immenses espoirs, et si ce que vous avez envie de faire par-dessus tout c’est de vous surpasser au travail, méfiance. Vous êtes candidat au stress professionnel le plus insidieux et le plus dramatique qui soit, le burnout, c’est à dire un état d’épuisement physique, émotionnel et mental provoqué par des aspirations irréalistes et des objectifs illusoires et impossibles à atteindre.

Le risque de faire un burnout augmente drastiquement en fonction de la personnalité de l’individu, de l’environnement de travail et de la nature du poste. Si êtes doté d’une forte capacité de travail et que vous êtes à 110% en permanence, si vous êtes idéaliste, auto-motivé, orienté résultats par tous les moyens, acharné, persévérant, vous êtes un candidat potentiel. La même chose vaut si vous êtes perfectionniste au point de vous fixer des repères et des exigences irréalistes. Dans un emploi à faible reconnaissance, où les rétributions sont sans rapport avec le travail bien fait, si votre métier est un métier de contact ou un métier à échéances à enjeu, le passage du stade de candidat possible à candidat probable au burnout est quasiment irrémédiable. La route vers le burnout est pavée de bonnes intentions. En soi il n’y a rien de répréhensible à être idéaliste, travailleur, perfectionniste et de vouloir réussir du fait d’une grande motivation et d’un fort respect de la valeur travail, et il n’y a aucune objection à avoir des ambitions et des attentes. On le sait, ces traits de caractère sont jugés comme remarquables et sont valorisés dans notre culture. Là où ça dérape, c’est lorsque l’on touche au manque de réalisme. Des ambitions et des exigences professionnelles excessives envoient tout droit la personne vers la frustration et l’échec. La personnalité du candidat au burnout le ou la maintient dans un effort résolument intense jusqu’à l’implosion.

Le burnout procède par étapes qui se mélangent et se combinent entre elles de façon si peu perceptible que la victime se rend rarement compte ce qu’il lui arrive, même très tard.

Voici les étapes communément décrites pour un burnout :

La lune de miel

Pendant cette phase, tout est extraordinaire. La personne a une énergie sans bornes et son enthousiasme rend tout possible. L’individu adore son poste et réciproquement, elle a l’impression que ce poste va répondre à tous ses besoins et désirs et résoudre toutes ses difficultés. L’individu est enchanté aussi bien par ce métier, ses collègues que l’entreprise où il évolue.

La prise de conscience

La lune de miel fait place à l’étape qui consiste en la prise de conscience du fait que les attentes initiales étaient irréalistes. Le poste n’évolue pas de la façon imaginée et rêvée, il ne répond pas à tous les besoins, les collègues et l’entreprise sont de moins en moins parfaits, les récompenses et la reconnaissance sont souvent les grands absents.

Alors que désillusion et déception enflent, l’esprit de l’individu devient embrouillé. Quelque chose  ne va pas, mais impossible de mettre le doigt dessus. En l’espèce la personne se met à travailler encore davantage pour transformer son rêve en réalité. Mais travailler plus ne change rien et une fatigue de plus en plus intense s’installe, accompagnée de lassitude et de frustration. L’individu remet en question ses compétences, sa légitimité et commence à perdre sérieusement confiance en elle.

Le Brownout (chute de tension)

La tension baisse, et en corollaire l’enthousiasme initial et l’énergie cèdent la place à une fatigue chronique, une propension à être irritable. L’alimentation, le sommeil se modifient et l’individu se réfugie dans des comportements de fuite de type excès de boisson, drogues, sorties nocturnes ou frénésie acheteuse. On assiste à une perte de faculté à prendre des décisions, à une productivité en chute libre. La qualité du travail se détériore et collègues et supérieurs hiérarchiques ne manquent pas de le remarquer.

S’il n’y est pas mis fin, le brouwnout glisse sans remords vers ses ultimes étapes. L’individu est de plus en plus frustré et en colère et attribue aux autres la cause de ses difficultés. Il devient cynique, détaché et ouvertement critique envers l’organisation, ses supérieurs et ses collègues. Il fait l’objet d’une dépression, d’une angoisse et d’un mal-être physique. Les drogues et l’alcool viennent ajouter au problème.

Le Burnout complet

Sauf prise de conscience de dernière minute qui puisse mettre fin au processus ou à moins que quelqu’un n’intervienne, le browout évolue inexorablement vers un burnout complet. La caractéristique de cette étape finale est le désespoir. Ceci peut durer dans le meilleur des cas quelques mois mais la plupart du temps il est question de trois ou quatre ans. Le sujet se sent accablé par un sentiment d’échec et par une perte dévastatrice d’amour propre et de confiance en soi. Dépression, solitude et vide absolu sont le lot de la personne en burnout.

La vie a perdu tout son sens et on ressent un pessimisme paralysant envers le futur, le sentiment d' »à quoi bon ». La personne évoque l’idée de « simplement partir et s’extraire de là ». Elle est épuisée physiquement et mentalement. Des dépressions physiques et mentales sont à craindre. Suicide, AVC, infarctus sont assez fréquents à ce stade ultime de ce qui au début n’était qu’attentes et espoirs démesurés, énergie, optimisme et enthousiasme.

Le phénomène Phénix

Vous pouvez renaître, façon Phénix, des cendres du burnout, mais cela prend du temps. Tout d’abord, il faut du repos et de la détente. Ne pas emporter de travail chez soi, de toutes manières dans un tel état le travail ne se fait pas, et donc vous vous sentiriez de plus en plus coupable et paresseux, alors que vous êtes malade.

Il s’agit d’accepter son attitude, sa colère, son manque de discernement, sa frustration, sa déception, sa dépression, son angoisse, son manque de légitimité et son échec supposés comme faisant partie intégrante du tableau du burnout et cette acceptation est une étape nécessaire à la guérison. Il peut être utile de trouver quelqu’un avec lequel évoquer sa détresse. Un compagnon, un ami de longue date, un coach, un thérapeute. Il est important que chacun comprenne que l’idée est simplement de parler et non pas de trouver la solution pour la personne impactée.

Revenir au travail avec un burnout implique que l’on réajuste ses attentes vis à vis du poste que l’on va reprendre et que l’on revoie ses objectifs. Il s’agit de réviser ses aspirations et ne pas tenter d’être ou de faire ce qui est dicté par autrui, qui est le meilleur moyen de continuer à se sentir frustré et à alimenter le burnout.

Revenir au travail suppose que l’on ait pris du repos, du repos encore et encore

Forêt de Coye Patrick Drouin

Forêt de Coye
Patrick Drouin

Le plus important : il s’agit de trouver un équilibre de vie, d’investir davantage en son temps libre, sa famille, son cercle d’amis, ses activités sociales et ses loisirs. Il faut se déployer de façon à ce que le travail n’ait plus cette influence omniprésente et cet impact délétère sur l’image et la confiance en soi.

 

et si le plus difficile dans le travail c’était le trajet ?

Des études mettent un évidence une forte corrélation entre temps de trajet et bien être de l’individu. Ceux d’entre nous qui utilisent beaucoup les transports tendent à être moins satisfaits de leur vie ; nous avons l’impression que ce que nous faisons manque de sens ce qui, et ça se comprend, nous rend frustrés. Principalement, ceux qui prennent les transports se sentent stressés, même en l’absence de perturbations, ce qui, reconnaissons-le, devient rare en région parisienne.

Pourquoi ce stress ? Tout d’abord, l’utilisation des transports en commun tend à nous rendre nerveux, dans tous les sens du terme. Se déplacer c’est se retrouver coincé dans des encombrements, se voir confronté à des retards de bus, se trouver serré comme une sardine dans un train, devoir si l’on prend le vélo esquiver les automobilistes déjà bien stressés, quant à marcher, l’opération peut se transformer en un bizarre sprint pour peu qu’on soit en retard. Quel que soit le mode de transport, chacun devient dépendant d’autrui, façon dominos, s’énervant à la moindre faille et craignant leurs erreurs des autres qui ne manqueront pas de nous retarder. Même marcher peut devenir agaçant quand la nature s’y met en plus du reste, par exemple en invitant la pluie au scenario déjà complexe.

 

Merci à Isabelle Blanzy

Merci à Isabelle Blanzy

Ce stress se traduit par des plaintes physiques attribuées aux contraintes des déplacements. Ceux qui subissent les transports ont moins de temps pour pratiquer régulièrement de l’exercice, sauf s’ils habitent à une distance de leur travail leur permettant de s’y rendre à pied ou s’ils décident de braver à vélo les rues encombrées. Le plus souvent, l’on substitue à la saine nourriture maison des surgelés ou plats à emporter. Ceux qui empruntent les transports présentent davantage de cervicalgies et sont plus enclins à  l’insomnie. Aucune de ces conséquences n’est favorable à une bonne santé mentale et toutes ont tendance à augmenter les niveaux d’angoisse de façon plus ou moins prononcée.

Il existe en outre une autre facette à ce stress : les transports ont conduit à une dégradation perceptible de l’identité, en particulier dans les zones urbaines où les transports provoquent une atomisation sociale aliénante. Les allers et retours quotidiens fragmentent nos communautés, nous isolant de la sérénité que nous pourrions puiser d’un soutien mutuel. Chacun devient une poche d’insatisfaction solitaire et oublie qu’il pourrait faire confiance au voisin pour lui demander de l’aide, des conseils, ou juste pour évacuer le trop-plein du quotidien. Que l’on soit isolés dans nos véhicules individuels, que nous subissions la subtile odeur corporelle émanant du co-voyageur de métro ou que nous fassions partie de ceux qui font chaque jour la course folle pour arriver le premier, nous prenons le risque d’oublier le sens de l’humanité partagée avec ses pairs. Se dessine nettement ici la solitude de la foule : la masse grandissante de visages tendus et épuisés se trainant vers et depuis le bureau et qui fait de nous des êtres aussi seuls que sur une ile déserte.

Paradoxalement il semblerait que pour le peu de personnes dont les temps de trajet quotidien sont supérieurs à trois heures, les niveaux de stress issus des transports disparaissent. Peut être devient-on alors résigné ou bien, les délais augmentant, se sent-on moins obligé de micro-manager les paniques de dernière minute lorsque le voyage ne se passe pas exactement comme prévu. Cette apparente contradiction peut aussi être le résultat d’une sorte d’illumination qui rapproche les voyageurs longue distance pour les installer dans une forme de camaraderie, puisqu’ils se savent unis par leur expérience commune et quelque peu hors normes.

Et donc, comment faire baisser la tension induite par les transports ? Ca peut être aussi simple que de parler à la personne d’à côté, à condition que ses écouteurs vissés sur la tête ne l’empêchent pas de vous entendre …

 

Etes-vous accro au travail ?

Source : http://www.sortirdutravail.org

Aujourd’hui jour de flemme, je me contente de reprendre un extrait d’un article intéressant qui montre comment on porte en germe son propre burnout. Les questions sont à replacer dans un contexte où la crise et  la peur réelle de perdre son travail et de se trouver en difficultés est susceptible de créer des vocations.

Voici traduites les vingt questions des Workaholics Anonymous américains. Si vous répondez oui à trois ou plus de ces questions, il se peut que vous ayez une dépendance au travail.

  1. Etes-vous plus enthousiaste pour les activités professionnelles, que familiales ou autres?
  2. Y a-t-il des moments dans lesquels vous pouvez avancer très vite dans votre travail, et d’autres moments où vous n’y arrivez pas?
  3. Emmenez-vous votre travail au lit avec vous, le soir? Les weekends? Pendant les congés?
  4. Votre travail est-il l’activité que vous aimez le plus, et dont vous parlez le plus?
  5. Travaillez-vous plus de 40 heures par semaine?
  6. Transformez-vous vos hobbies en activités lucratives?
  7. Endossez-vous l’entière responsabilité envers les résultats de votre travail?
  8. Votre famille et vos amis ont-ils abandonné l’idée de vous voir arriver à l’heure?
  9. Faites-vous régulièrement des heures supplémentaires parce que vous craignez qu’autrement votre travail ne sera pas fini?
  10. Sous-estimez vous le temps nécessaire pour un projet, avant de vous dépêcher à la fin pour le finir?
  11. Pensez-vous qu’il soit acceptable de travailler de longs horaires, tant qu’on aime ce qu’on fait?
  12. Vous arrive-t-il de perdre patience avec les personnes qui ont d’autres priorités, extra-professionnelles?
  13. Craignez-vous de perdre votre poste, ou de passer pour un perdant, si vous ne travaillez pas assez dur?
  14. L’avenir est-il pour vous une source d’anxiété constante, y compris lorsque tout va bien?
  15. Dans toutes les activités, vous impliquez-vous avec énergie et compétitivité, y compris les activités en dehors du travail, comme le jeu?
  16. Cela vous énerve-t-il quand quelqu’un vous demande d’arrêter de travailler pour faire autre chose?
  17. Vos longs horaires ont-ils fait du mal à votre famille, et à vos proches?
  18. Pensez-vous à votre travail quand vous êtes au volant, avant de vous endormir, ou pendant que d’autres vous parlent?
  19. Travaillez-vous, ou lisez-vous, durant vos repas?
  20. Pensez-vous que plus d’argent résoudra les problèmes de votre vie?

Quand je lis tout ça je me dis que je dois des excuses à mon fils, à mes amis … A tous ceux que je laisse au second plan … par facilité peut être aussi, après tout, être accro au travail n’est pas une addiction mal vue …

 

Photo Dominique Pinat

Photo Dominique Pinat

« Le stress est au burnout ce que la température est à la pneumonie »

Adapté du site http://www.burnoutenstress.nl/

“En cas de pneumonie il est impératif de faire baisser la température qui l’accompagne afin d’éviter toute lésion cérébrale. Mais faire baisser la température n’est pas guérir la pneumonie.

Ceci est valable pour le stress qui accompagne le burnout. Il faut faire baisser le stress pour protéger sa santé, mais diminuer le stress ne résoudra pas la cause sous-jacente au burnout, à savoir un sentiment d’impuissance.
(Dr. Beverly Potter)

Pour savoir si vous êtes un “client” pour un burnout, regardez si vous vous reconnaissez dans les situations suivantes :

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  • Avez-vous l’impression d’avoir du mal à vous concentrer?
  • Vous sentez-vous extrêmement fatigué ?
  • Vous sentez-vous souvent irrité ou en colère de façon disproportionnée ?
  • Vous sentez-vous angoissé ou nerveux ?
  • Avez-vous des difficultés à dire non ?
  • Vous fixez-vous des objectifs démesurés ?
  • Etes vous en conflit plus fréquemment que d’habitude avec autrui ?
  • Parvenez-vous à avoir des moments de détente et de Plaisir dans votre vie ?
  • Tout ceci dure-t-il depuis plusieurs mois sans que la situation s’améliore ?

Si vous vous reconnaissez dans la plupart de ces situations et si ce n’est pas nouveau, il y a de fortes chances que vous présentiez tous les symptômes du burnout.

Je rappelle que le burnout peut toucher n’importe qui, en situation professionnelle ou pas. Certaines mères de famille sont en burnout. Certaines personnes sans emploi de la même façon.