Ingénierie pédagogique e-learning – conférence du SYCFI 07 février 2015

Super blog d’une collègue

Entretien d’évaluation : faut-il s’interdire de parler de formation ?

Les entretiens annuels ne sont-ils pas consacrés à la performance et à l’évolution professionnelle ?

J’enseigne à des Master 1 en RH un cours de stratégie RH dans une école dédiée, diplômes RNCP.

Le cours de vendredi était consacré à l’entretien d’évaluation, ou entretien annuel ou entretien d’appréciation ou … ou … ou …

J’explique, au tableau, sous forme interactive, le déroulé d’un tel entretien :

  • Objectifs vs réalisations
  • Compétences mises en œuvre
  • Revue de la fiche de poste
  • Performance atteinte (ou dépassée)
  • Souhaits d’évolution
  • Formation à la demande du manager ou du managé
  • Points de progrès
  • etc

Que n’avais-je pas dit ! « ah non, Madame, la formation n’a plus sa place dans l’entretien d’évaluation puisque c’est désormais l’entretien professionnel qui est le cadre de la discussion sur la formation ».

J’ai eu beau argumenter que, à défaut d’accord d’entreprise, l’entretien annuel n’étant toujours pas obligatoire il n’existait pas d’obligations ni d’interdictions, j’ai eu beau dire qu’il est difficile de parler d’évolution, de développement de carrière, sans évoquer la formation, j’ai bien senti que la prof est nulle.

Qu’en est-il, en fait ? Que prévoyez-vous de faire, en entreprise ? Ajouter une partie « entretien pro » une fois l’an ? Scinder les deux et ne plus parler de formation en entretien annuel ? S’il vous plaît, ne me répondez pas que désormais les entretiens annuels auront lieu … tous les 2 ans, avec les entretiens pro …

Merci de m’avoir lue !

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Voici 5 bonnes raisons de faire appel à un freelance!

Pourquoi recruter un freelance ? Une question qui revient souvent dans les discussions que je peux avoir avec les recruteurs. Il faut savoir que d’ici 2020, 40% des travailleurs seront des indépendants. Et en entreprise plus qu’ailleurs, le maitre mot est anticipation.

J’ai donc décidé de vous donner quelques raisons de recruter un freelance.

Faire face à un contexte économique plus tendu
Dans un contexte économique plus tendu et un marché du travail plus tangible, de plus en plus d’entreprises font le choix de la flexibilité. Le profil du freelance est une solution alternative qui plait à un nombre croissant de décideurs. Pourquoi ? Parce que hormis le coût de la facture, une entreprise ne paie pas de charges supplémentaires. Il s’avère donc qu’en général, un freelance a un coût du travail inférieur comparé à un travailleur employé de manière classique.

Une données économique qui compte.
Profiter de sa flexibilité C’est un fait. Un freelance est beaucoup plus flexible en terme de plages horaires. Il n’a pas d’horaires de travail fixes, compte moins ses heures et rechigne peu à la tâche. Cela ne veut pas dire qu’il est plus laxiste dans la réalisation des tâches mais simplement qu’il pourra s’organiser plus facilement pour répondre à la demande des recruteurs.

Bénéficier de réelles compétences professionnelles
Un freelance, pour tirer son épingle du jeu et avoir un profil séduisant auprès des recruteurs, doit sans cesse être à jour au niveau de ses connaissances professionnelles. S’il ne veut pas connaitre de baisses de chiffre d’affaires, il se doit d’être compétitif et justifier de réelles compétences. Il doit rester à la pointe de sa profession si il veut pouvoir se vendre. Il se perfectionne donc sur telle ou telle compétence et il arrive aussi qu’il en donne. En effet, les formateurs eux-mêmes sont souvent des freelances. Qui pour préparer une formation, travaillent intensément et deviennent des experts dans leur domaine.

Obtenir un regard neuf et extérieur
C’est un secret pour personne. Baigner dans le même environnement professionnel nous rend moins objectifs sur les réelles performances de son entreprise. Etablir un contact et travailler avec un freelance, c’est avoir la possibilité d’avoir un regard neuf, extérieur et objectif sur l’état de votre projet. Il fait preuve de sincérité et n’hésitera pas à vous dire ses opinion.

Avoir affaire à un chef d’entreprise
Pas de relation de hiérarchie entre une freelance (…) et un donneur d’ordre. Lorsqu’un recruteur entre en contact avec un indépendant, il discute avec quelqu’un qui gère des clients, une comptabilité, une communication, les achats… Lorsqu’il intervient en entreprise il est donc plus que d’autres conscients des problématiques de coûts, de timing, et en général des réalités économiques.

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source : http://www.recrutons.fr/pourquoi-recruter-freelance.html

Prenez soin de vos parents …

Je cherche comment concilier une vie professionnelle de consultante libérale et un douloureux travail de deuil.

J’ai trouvé intéressant cet extrait d’article d’après le Dr Christophe Fauré psychiatre – psychothérapeute en pratique libérale à Paris, auteur de nombreux ouvrages chez Albin Michel, dont Vivre le deuil au jour le jour, Après le suicide d’un proche

« Un jour, alors qu’on est soi même parvenu à l’âge adulte, notre parent décède. Que sa mort survienne de façon soudaine ou après une longue maladie, elle marque un tournant dans la vie de l’enfant adulte qui se retrouve alors orphelin de père ou de mère. Le vécu de ce tournant intérieur est parfois subtil, sans incidence majeure sur le cours de la vie, parfois chaotique quand il fragilise l’enfant adulte sur ses bases, au point de parasiter son quotidien.

L’enfant adulte va suivre les étapes du deuil classiques, mais il s’ajoute ici des spécificités qu’il est important de comprendre, l’enfant adulte étant parfois dérouté par l’intensité de son ressenti à la mort de son parent.

Un sentiment de vulnérabilité

La perte d’un parent induit parfois au fil des mois un sourd sentiment de vulnérabilité ou d’insécurité. De façon plus ou moins consciente et même si ce parent a été dysfonctionnel au cours de sa vie, le Parent (avec un « P » majuscule – c’est à dire le « parent idéal ») représente, dans l’absolu, l’ultime refuge de l’enfant face aux assauts de la vie, le lieu de sécurité où il peut toujours revenir quand il se sent en insécurité dans son existence. La perte de cette représentation inconsciente et idéalisée du Parent (qu’elle corresponde ou non à une réalité) traduit également la perte d’une source d’amour inconditionnel, ainsi que la perte d’un repère de vie essentiel pour l’enfant- qu’il soit petit ou adulte.

Pour l’enfant adulte d’ailleurs, la perte équivaut à une perte partielle de son histoire d’enfant: son parent était, de fait, dépositaire de souvenirs de lui/elle, enfant, et plus personne désormais ne pourra évoquer ces souvenirs d’autrefois. Ils disparaissent avec ce parent… Ce n’est donc pas qu’un parent que l’on perd, on perd aussi une partie de son être et un pilier de sécurité de son existence (même si le parent du Réel n’était peut être pas ce parent « pilier de sécurité »; on perd davantage la représentation de ce qu’on aurait espéré que ce parent soit).

Ainsi, même si la relation avec son parent n’était pas harmonieuse, beaucoup ont la surprise de constater qu’ils/elles sont très touchés et affectés par son décès: en effet, au-delà de la peine de la perte de ce parent du réel, c’est le Parent Archétypal, le Parent Protecteur qui meurt et on se retrouve orphelin de ce Parent là.

Une disparition qui ferme la possibilité de dialogue et de réparation

Le décès du parent met l’enfant adulte au pied du mur: si la relation avec son parent était difficile ou conflictuelle, sa disparition ferme définitivement toute possibilité de dialogue et de réparation des griefs d’autrefois. C’est ce que la psychiatre Elisabeth Kübler Ross (Les derniers Instants de la Vie) nomme l’ « unfinished business » ou les « affaires en suspens ». Il s’agit de tout ce qu’on ne pourra plus « régler » avec son parent, du fait de son décès. L’enfant adulte se retrouve seul avec sa colère ou son ressentiment vis-à-vis des carences de son parent au cours de leur relation. Il doit renoncer à recevoir l’amour dont il estime peut être avoir été privé, il doit renoncer à ces explications dont il pense avoir tant besoin pour avancer dans sa propre vie -discussions qu’il n’a jamais pu avoir avec son parent de son vivant- il est aujourd’hui privé de l’opportunité de dire à son parent son amour, alors qu’il n’a jamais su ou osé le faire auparavant, il ne peut plus lui dire « pardon » ou lui accorder son pardon. Il se fait le reproche de toutes ses occasions perdues de nommer ce qui aurait pu l’être, en remettant toujours ces échanges à plus tard, jusqu’à ce qu’il soit aujourd’hui trop tard.

Tout ceci souligne combien il est essentiel de tenter (avec succès ou non) d’ouvrir le dialogue avec son parent, de son vivant, si on porte en soi des mots -et des maux- qu’on a besoin d’échanger avec lui. Cela reste possible jusqu’aux derniers instants, dans l’accompagnement de fin de vie ou même lors de l’ultime au revoir. C’est l’opportunité, si on peut la saisir, si le parent s’y ouvre lui même et si les circonstances le permettent, de faire enfin la paix et de se débarrasser de pesanteurs qui se manifesteront presque inévitablement durant le deuil. C’est peut être là aussi où l’enfant adulte accepte de « lâcher prise » et de renoncer définitivement à obtenir coûte que coûte réparation de ses griefs (réels ou non) à l’égard de son parent ».

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Pris de la fenêtre de la cuisine de ma mère, décembre 2014

Une simple pensée …

Ineke Walther
Décembre 1935 – décembre 2014

Photo Pascal Thénault 23 décembre 2014

Photo Pascal Thénault
23 décembre 2014

Les assises du Sycfi …

Je fais partie du Syndicat des Consultants Formateurs Indépendants. Je souhaite partager avec vous le discours d’introduction du Président, Lionel Soubeyran, le 12 novembre 2014.

Notre métier est difficile et peu connu. Mais c’est un métier génial parce qu’il permet à chacun d’entre nous, consultants formateurs, de progresser chaque jour. Le Sycfi est un lieu où nous pouvons échanger les bonnes pratiques et veiller à ce que nos performances restent de grande qualité, par une grande entraide et un exceptionnel partage d’expérience. Le Sycfi est un lieu démocratique où chacun peut trouver sa place, où chacun est le bienvenu. L’idée étant de donner au moins autant que de recevoir.

Photo Pascal Thénault

Photo Pascal Thénault

 

« Le stress est au burnout ce que la température est à la pneumonie »

Adapté du site http://www.burnoutenstress.nl/

“En cas de pneumonie il est impératif de faire baisser la température qui l’accompagne afin d’éviter toute lésion cérébrale. Mais faire baisser la température n’est pas guérir la pneumonie.

Ceci est valable pour le stress qui accompagne le burnout. Il faut faire baisser le stress pour protéger sa santé, mais diminuer le stress ne résoudra pas la cause sous-jacente au burnout, à savoir un sentiment d’impuissance.
(Dr. Beverly Potter)

Pour savoir si vous êtes un “client” pour un burnout, regardez si vous vous reconnaissez dans les situations suivantes :

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  • Avez-vous l’impression d’avoir du mal à vous concentrer?
  • Vous sentez-vous extrêmement fatigué ?
  • Vous sentez-vous souvent irrité ou en colère de façon disproportionnée ?
  • Vous sentez-vous angoissé ou nerveux ?
  • Avez-vous des difficultés à dire non ?
  • Vous fixez-vous des objectifs démesurés ?
  • Etes vous en conflit plus fréquemment que d’habitude avec autrui ?
  • Parvenez-vous à avoir des moments de détente et de Plaisir dans votre vie ?
  • Tout ceci dure-t-il depuis plusieurs mois sans que la situation s’améliore ?

Si vous vous reconnaissez dans la plupart de ces situations et si ce n’est pas nouveau, il y a de fortes chances que vous présentiez tous les symptômes du burnout.

Je rappelle que le burnout peut toucher n’importe qui, en situation professionnelle ou pas. Certaines mères de famille sont en burnout. Certaines personnes sans emploi de la même façon.

Un seul mot peut détruire …

Je serais bien embarrassée si vous me demandiez qui a écrit cette phrase, relevée dans l’un des nombreux bouquins lus ces dernières années sur la souffrance en général, au travail en particulier.

N’empêche.

Si un seul mot peut détruire, que pourrait-on faire, demandais-je il n’y a pas si longtemps à un groupe d’étudiants, pour empêcher, à son propre niveau la souffrance au travail ? Pour que rien ne puisse détruire ?

Quand on est une petite fourmi, un simple rouage d’une grande machine, quand on n’est pas aux commandes, que peut-on faire, en effet ? Peut-on faire quelque chose ?

On peut faire quelque chose. Je l’ai appris d’une toute jeune fille, 20 ans à peine, qui me fit cette réponse formidable que je n’oublierai pas :

« prendre soin de l’autre ».

Mais bien sûr. Ca commence par cela. Les générations futures ont tout compris.

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Messieurs-Dames de Pôle Emploi, excusez-moi si je travaille …

J’enseigne et je réfléchis beaucoup sur la souffrance au travail sous toutes ses formes. En ce moment je coopère de façon régulière avec la Fonction Publique Territoriale et je découvre combien ces femmes et ces hommes peuvent, comme dans le privé, davantage peut-être encore, être soumis à la pression, aux résultats, combien ils peuvent être exposés aux incivilités du public, dans un contexte où les budgets s’amenuisent de jour en jour.

Et pourtant …

Aujourd’hui je vais vous parler de la souffrance de l’usager.

Bien qu’autonome financièrement depuis un moment, je suis toujours liée à Pôle Emploi par l’entremise d’une déclaration mensuelle de mes gains. Il se trouve que le système veut qu’il faille déclarer son chiffre d’affaire (qui n’est pas son revenu) le mois où il est généré ; de même, lorsque je travaille sous CDD (c’est le cas avec la Fonction Publique, ironie du sort), ou en portage salarial, je dois déclarer mon gain au mois M.

Ceci est très compliqué. En effet, si je travaille du 25 au 30 du mois pour une entreprise, celle-ci ne me fera pas un bulletin de paye le 31. J’ai deux alternatives, j’ai testé les deux, aucune ne marche :

  • Soit je déclare la somme exacte mais le mois suivant
  • Soit je déclare une approximation le mois où j’ai travaillé.

Voulant, pour ma déclaration d’octobre, anticiper pour « bien déclarer », j’ai pris mon téléphone.

Merci pour vos réponses, mais quelle était la question ?

Etant intervenue par 2 fois sous CDD ce mois-ci et ne disposant pas encore du montant exact de ma rémunération nette, j’ai souhaité prendre conseil auprès d’un téléconseiller de Pôle Emploi. Je sais, moi, Anne van der Weide, pour travailler sur les Risques Psycho-Sociaux, que les téléconseillers de tous ordres sont extrêmement soumis à la pression et au manque de politesse de certains.

Après une attente interminable, quelqu’un prend mon appel. Je commence à expliquer ce qui m’amène, mon interlocutrice me coupe net et me dit « vous n’avez pas justifié ce que vous avez gagné en avril, en juillet et en août, c’est normal qu’on ne vous paye pas ». Je n’avais pas même terminé ma phrase. Et l’objet de mon appel n’était pas de m’enquérir du pourquoi je n’étais pas payée, ce n’était pas le propos.

Donc je m’informe : « que vous manque-t-il pour ces périodes » ? – réponse : « il faut tout déclarer, madame, et le mois où vous êtes payée, surtout pas plus tard ». Je continue : « Madame, je suis de bonne foi, je ne me suis même pas rendue compte que je n’étais pas payée, puisque je dépasse mon seuil d’éligibilité, mais que vous manque-t-il ? Il me semble que j’ai envoyé tous mes justificatifs ». Réponse : « on ne les a pas, je ne les ai pas à l’écran ». –« pourtant j’ai tout envoyé, dois-je le faire en recommandé ? » – « surtout pas ; rapprochez-vous de votre agence de votre domicile. Ils accepteront peut être de faire les modifications qui s’imposent ».

Passer une demi-journée au Pôle Emploi plutôt que chez le client, est-ce bien raisonnable ?

L’agence de mon domicile est à 45 mn de chez moi et me déplacer au Pôle Emploi représente donc une demi-journée, ce n’est donc pas idéal. Mais je n’avais toujours pas réponse à ma question : que faire pour pouvoir déclarer un revenu exact quand on n’en a pas le montant ? Quand on facture, c’est simple, mais sous contrat, le brut n’est pas le net … Je repose donc la question et mon interlocutrice me répète: « rapprochez-vous de votre centre ». Je me suis alors permis de lui demander en quoi consistait son rôle si c’était pour me renvoyer sur mon centre. A quoi elle m’a répondu que si je continuais à faire de fausses déclarations (sic) on me couperait tout,  les futurs droits et les trimestres de retraite. Que sur son ordinateur elle voyait que j’étais « en anomalie depuis avril » mais rien d’autre. Et que de toutes manières, les documents, les factures, les attestations, il fallait que j’aille les porter chaque mois car si je les envoyais, mes documents ne seraient pas traités, avec les conséquences décrites ci-dessus.

Je commence à bouillir intérieurement, mais je reste calme ; après tout on ne peut pas enseigner les RPS et oublier sa courtoisie : « Madame, vous me dites que je déclare mal, dites-moi au moins comment faire pour bien déclarer. Et puis si vous me dites que ma situation n’est pas claire chez vous depuis avril, je ne l’apprends qu’aujourd’hui, personne ne m’a prévenue ». Réponse : « ce n’est pas à nous de prévenir ».

Après un quart d’heure au téléphone je n’ai toujours pas réponse à ma question

Ah bon. Mais si je téléphone pour avoir des informations on ne me les donne pas ; je ne sais toujours pas à l’heure actuelle comment je dois m’y prendre pour déclarer en temps et en heure des sommes justes alors que moi-même je ne maîtrise pas l’information le jour J à l’instant T.

Voici un système où lorsque vous faites le maximum pour ne pas prendre d’indemnités chômage, où vous vous démenez pour travailler, on attend de vous :

  • De faire de la paperasserie complémentaire (attestation de facturation, photocopie des bulletins de salaire)
  • De prendre du temps précieux pour se rendre aux heures d’ouverture au Pôle Emploi (fermé le vendredi après-midi, merci pour l’exemple)
  • De « justifier » qu’on a bien gagné ce que l’on déclare alors que le principe de la déclaration est de justement éviter à Pôle Emploi d’avoir à verser des indemnités non dues
  • De déclarer ce qu’on a gagné avant de l’avoir réellement perçu ; ceci est encore plus absurde en facturation où entre le moment de la facture et le moment où l’argent est sur le compte il faut prévoir un mois ; le mot trésorerie n’a pas le même sens pour tout le monde …
  • De deviner que votre déclaration n’est pas recevable et de le découvrir par hasard, bien plus tard ou pourquoi pas le jour de la liquidation de ses droits pour la retraite …

François Dupuy, dans les Echos, a écrit récemment un excellent article sur la SNCF qui est bien la seule entreprise à proposer une voiture bar où il faut attendre 1H à 1H30 pour être servi et où les agents, 2 par rame de TGV, doivent bien être les seuls salariés en France à travailler 30 minutes payés 4 heures … Et moi qui trouve le moyen de bricoler des contrats, des missions, des formations pour rester indépendante et ne pas dépendre du système, moi qui travaille bien au-delà des 35H pour gagner ma vie mais aussi pour contribuer à la richesse nationale et au système de solidarité, on me « sanctionne » et comme si cela ne suffisait pas, on me refuse de me donner la clé me permettant justement d’éviter d’être sanctionnée.

Article de François Dupuy

Oui, beaucoup d’agents de la fonction publique d’Etat, Territoriale ou Hospitalière sont en souffrance. Je le sais, j’en tiens compte. Mais moi, je suis restée parfaitement calme et polie et j’estime que j’ai été pour le moins mal traitée.

Si quelqu’un en haut lieu du Pôle Emploi pouvait me dire :

  • A quoi sert le 3949 si l’on est renvoyé sur l’agence dont on dépend (horaires de bureau, horaires où je travaille)
  • Comment peut-on attendre des gens de déclarer leurs gains à l’euro près alors que matériellement ils n’en ont pas la possibilité
  • Quel est donc ce système qui auto-alimente l’incompréhension de part et d’autre et qui in fine ne donne pas envie d’être sympa au téléphone lorsqu’on vous explique que vous êtes au choix un boulet ou un escroc.

Et concernant la souffrance au travail : pour m’avoir répondu aussi mal, mon interlocutrice doit être sacrément en burnout … à aucun moment elle n’a compris l’objet de mon appel. Si vous vous reconnaissez, Madame, allez consulter. Et vite.

CQFD burnout

 

 

La souffrance au travail dans la fonction publique

J’ai le privilège d’intervenir auprès de préventeurs et de responsables de la sécurité et santé au travail au sein de la fonction publique territoriale.

Une difficulté majeure à laquelle ces gens de bonne foi, qui font l’effort de se former alors qu’ils sont très pris professionnellement, désireux de faire quelque chose pour les situations compliquées de leurs collègues, réside dans le fait que la souffrance au travail est souvent traitée sinon par le mépris du moins par le déni de la hiérarchie ou de certains Elus. Résultat, tous préventeurs qu’ils sont, ils ne peuvent malheureusement pas aller très loin dans leurs efforts d’améliorer une situation, qu’elle soit  : à risque, dégradée, dramatique, irréversible …

Pour prévenir les RPS et la souffrance au travail, l’usure professionnelle, il faut que cela vienne « d’en haut ». Ce n’est pas toujours le cas dans le privé, je me rends compte que dans le public, au motif que les personnes ont la sécurité de l’emploi tout peut être permis.

Non, je ne suis pas d’accord. Le service public est porteur de valeurs, du service à autrui, d’une certaine solidarité, et il n’est pas possible d’accepter que ces personnes puissent souffrir, tomber en dépression, mourir de leur travail.

Il y a probablement un manque de formation : chez les dirigeants, chez les hiérarchiques, les managers. Mais il n’est plus possible d’ignorer cette réalité : la prétendue sécurité de l’emploi se paie fort cher …

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